L'histoire :
Le 24 avril 1617, sur ordre de Louis XIII (alors âgé de 16 ans), le marquis de Vitry et ses gens d’armes tendent un guet-apens à Concini à la sortie du palais du Louvre. Sans autre forme de procès, Vitry lui colle une balle de pistolet dans le crâne… puis deux autres pour être bien certain de sa mort. Le jeune roi entend les coups de feu alors qu’il joue au billard. Il jubile de ce coup d’Etat : il est désormais pleinement roi, la période de régence exercée par sa mère Catherine de Médicis vient brutalement de prendre fin. Quelques jours plus tard, alors qu’on enterre Concini, le peuple de Paris se déchaine et profane son cadavre. Concini est traîné sur le sol boueux, pendu par les pieds et dépecé ! Dans l’ombre, son fidèle ami sicilien Malaverde se replie en promettant de se venger des profanateurs. Il rejoint marie de Médicis qui part en exil vers Blois en compagnie de son fidèle cardinal Richelieu. A Paris, Louis XIII compte mener la guerre à sa mère, avec l’aide du maréchal de Luynes. Il la fait emprisonner, mais celle-ci s’évade du château de Blois à l’aide d’une corde et… de Malaverde qui l’escorte ensuite jusqu’à Angoulême.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Conformément à la chronologie, ce nouvel opus de l’histoire de la Couronne de France focalise sur deux rois majeurs et Bourbon du XVIIe siècle, Louis XIII et Louis XIV. Du moins très partiellement… Le récit démarre au moment du « coup de majesté » de Louis XIII envers Concini (qu’il fait assassiner) et sa mère Catherine de Médicis (à qui il mène la guerre). S’ensuivent des séquences très obscures de l’Histoire de la royauté, pour lesquelles on conseille aux lecteurs de s’aider d’une bonne documentation pour comprendre les faits relatés à la marge et distinguer le réel du fictif. Par exemple, dans la veine conspirationniste à laquelle il ne peut s’empêcher de recourir, le scénariste Jean-Pierre Pécau (L’histoire secrète) met au premier plan des personnages secondaires, voire fictifs, mais pour autant décisifs, dans les engrenages de l’Histoire officielle. Ainsi, sous Louis XIII de basses œuvres sont-elles exécutées par un sicilien nommé Malaverde et… le capitaine Fracasse (héros fictif de Théophile Gauthier). Les épisodes de la guerre de 30 ans sont sibyllins, la journée des dupes est occultée, on ne comprend rien au siège de la Rochelle… En somme, cette version de l’Histoire éloignée des biographies des souverains qui en font pourtant le titre, est hermétique. La période qui suit et débute par la régence de Mazarin, est également propice à frayer avec les complots… et éclaire extrêmement peu le règne de Louis XIV, à travers une narration alambiquée et empesée de palabres obscurs. Après 114 pages de BD confuses, le dossier final de l’historien Joël Gourdon redonne heureusement les repères essentiels de ces deux règnes dans la géopolitique de l’époque. Au dessin, Francesco Mucciacito alterne le meilleurs – les bâtiments extérieurs, les salons intérieurs et les vêtements précisément recopiés, des scènes de batailles spectaculaires – et des séquences clairement moins inspirées / documentées (avec des aplats brumeux en fond de cases). Dommage, la superbe couverte d’Ugo Pinson était très engageante !