L'histoire :
1665. La victoire de Venise, la destruction de l’Hydre, n’aura été que relative pour Ambroise Paré et ses amis. L’Eglise a malgré tout réussi à lancer le grand signal en préparant un deuxième point de lancement de l’épidémie en Mer Noire. La pandémie annoncée ne semble pouvoir être stoppée. Le vieux continent, puis le monde, sont menacés. La vermine s’est retournée contre l’organisme du corps humain modifié. L’Eglise détient le monopole du seul remède existant : la poudre de licorne. Elle le distribue minutieusement et avec parcimonie, sous forme d’hosties gorgées de poudre de licorne, à tous ceux et celles qui se tournent vers elle. La solution s’impose d’elle-même à Ambroise : libérer et sortir des griffes de l’Eglise le seul être capable de produire cette substance, la Licorne. Après avoir recueilli les informations du Basilic sur la localisation de la Licorne, Ambroise Paré rejoint maître Sphynx, les Asclépiades et les derniers primordiaux libres. Ils vont devoir se rendre en Transylvanie, dans les Carpathes, au château du chasseur, repaire inexpugnable du Vampire depuis des siècles afin de libérer le seul capable de contrecarrer la pandémie. Pour affronter et avoir une chance de vaincre le chasseur et son armée, ils disposeront d’un atout d’importance : le Léviathan, agglomération des derniers primordiaux libres, qui deviendra ainsi le plus grand des primordiaux. L’assaut sera donné dans trois jours, le « Jour du baptême » en raison de l'alignement de la Constellation de la Licorne…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Voici venu le temps des conclusions et des bilans. En huit ans et quatre tomes, Mathieu Gabella et Anthony Jean se sont révélés et imposés à travers cette série, proposant au lecteur une histoire fantastique, hors norme, fondée sur la combinaison improbable de la médecine, de la science, de l’Histoire, de l’Eglise et des mythes, en pleine Renaissance. Pour clôturer cette merveilleuse aventure, ce ne sont pas moins de 64 pages qui s’offrent à nous dans ce final spectaculaire et détonnant. Car si l’antépénultième tome pouvait laisser à penser à un nouveau cycle, il n’en est rien. Le jour du baptême conclut brillamment La Licorne en constituant l’album de toutes les révélations et des explications. On aurait ainsi pu imaginer qu’il serait moins dense, complexe et riche que les autres composantes de la série. Que nenni ! Bien au contraire, le rythme n’en est que plus soutenu et le scénario riche, dense et complexe. Il relance une intrigue que l’on croyait quasiment ficelée, et les rebondissements astucieux et maîtrisés redonnent de l’intérêt à des enjeux qui se révèlent finalement bien plus complexes que ce que laissaient sous-entendre les trois précédents opus. Toutes les questions soulevées précédemment trouveront leurs réponses. Le seul petit défaut de cet album en est donc son extrême densité et complexité. Et aussi, donc, de ne faire que 64 pages ! Graphiquement, quel plaisir de retrouver les magnifiques dessins de Jean. Entre le bestiaire habituel (déjà riche), qu’on retrouve avec grand plaisir, viennent s’ajouter de nouveaux personnages attendus, tels que le Vampire, ou encore le Léviathan... et bien sûr la Licorne. La deuxième partie de l’album fait la part-belle aux scènes grandioses et dantesques. Et si l’on retrouve moins de richesses dans les décors, ce n’est que pour en avoir plus dans ces scènes de bataille et dans les nouveaux personnages du bestiaire. Certaines cases sont exceptionnelles, mises en exergue par la colorisation sur tons sépia et bleu. La Licorne constitue sans conteste un incontournable du septième art dans le genre historique-fantastique. De là à devenir un classique comme Le Troisième Testament ou UW1 ?