L'histoire :
Le chirurgien Ambroise Paré et ses compagnons, après avoir rallié Milan, ont enfin trouvé celui capable de modifier l’anatomie humaine. Non seulement ils ont découvert son laboratoire, mais ils ont également découvert les clés de la transformation. Ils savent maintenant comment il a procédé, la genèse de la création de l’étrange laboratoire. Malheureusement pour eux, Ambroise, lors de la destruction du laboratoire, est emporté avec le Kraken. Cependant, il a le temps de crier à ces amis « Venise ! ». Ses amis continuent donc la quête dans la cité des doges, afin de dénicher la source originelle de la Vermine. Leur but : détruire l’Hydre, un des tout premiers « primordiaux ». Ils vont alors découvrir les origines du sordide complot régi par l’Eglise. Mais le chasseur s’allie avec cette dernière. La machination ourdie par l’Eglise Catholique fait état d’une contamination de la population par la vermine. En possession du seul vaccin existant, elle compte ainsi se poser en seul salvatrice du peuple. Durant ces péripéties, le groupe d’amis d’Ambroise va faire la connaissance de nouvelles créatures fantastiques : « les primordiaux aquatiques ». En outre, échappé d’une prison romaine, le « primordial de Vitruve » a mis le grappin sur de la poudre de Licorne. Les dés sont jetés entre les médecins du XVIe siècle et l'Eglise catholique …
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Passé du roman de SF à la BD, l’uchronisme et l’anachronisme sont devenus monnaie courante, avec plus ou moins de bonheur. Ici, les deux auteurs Mathieu Gabella et Anthony Jean ont réussi un coup de maître. Remarqué dès la sortie de son premier tome, La Licorne ne cesse d’accroître sa notoriété, et ce n’est pas immérité. Leur travail s’apparente à celui d’un horloger : méticuleux, soigné sur les détails… Parti sur le concept d’une mutation du corps humain, médecins et Eglise du XVIe siècle s’affrontent sur fond fantastique, aidés par un bestiaire médiéval légendaire pléthorique : dragon, chimère, basilic, minotaure… et bien sûr la Licorne. Sous les canaux de Venise, l’aventure nous procure un plaisir immense. L’histoire est cette fois moins complexe, moins tortueuse, donc plus accessible. Contrairement aux deux premiers tomes, les réponses sont désormais plus nombreuses que les questions. Le récit reste dynamique, agrémenté d’actions et de rebondissements à foison. Dans cet opus, nous seront charmés et surpris par les nouvelles créatures fantastiques, « les primordiaux aquatiques ». Gabella continue à surprendre, livrant un album pimenté par la mort de plusieurs protagonistes, les habituelles trahisons, les créatures fantastiques… Quant aux dessins de Jean, ils sont bien plus qu’à la hauteur du récit : flamboyants, magnifiques, époustouflants ! Un soin méticuleux est apporté au moindre détail, avec une colorisation mettant en exergue le talent du dessinateur. Une recherche de la perfection marquée par une couverture splendide et des cadrages fort à propos, collant parfaitement au récit. L’immersion dans cette série atypique, mélange de science et de mythologie, est totale pour notre plus grand plaisir. Un tome qui semble un ton au-dessus des deux premiers tomes, une prouesse ! On attend avec impatience la conclusion, dont les eaux noires de Venise a grand ouvert les battants, dans le quatrième opus.