L'histoire :
La mélancolique maison Usher est une imposante bâtisse, malgré le ravage du temps qui n’épargne rien. On ressent comme un malaise lorsqu’on passe devant ses immenses fenêtres qui regardent les passants. On dirait qu’il y a, derrière les vitres, une présence qui attend. Qui attend quoi ? Ou qui ? Comment deviner ce que la maison recèle ou cache ? Tout voyageur préfère passer son chemin lorsque ses pas l’amènent près de la maison Usher. Mais Damon Price n’a pas eu cette chance. Ce joueur professionnel vient tout droit de Baltimore et traverse des épisodes de malchance. C’est ce qui l’amène à jouer sa vie et ses espérances au travers des cartes. Malheureusement, au fil d’une partie, lorsque King Leon dépose ses cartes sur la table et annonce un royal flush, Damon sait que la partie est perdue. Il doit beaucoup d’argent au redoutable King Leon et il n’a que 24 heures pour s’acquitter de sa dette s’il ne veut pas passer un sale moment. Son seul espoir est de demander les maigres économies de son amie Nina et que celle-ci emprunte aussi à son employeuse, Madame Michelle. À partir de ce moment, Damon Price sait qu’il a touché le fond. Le soir même, alors qu’il se dirige vers un infâme troquet, un étrange carrosse se met à sa hauteur. À l’intérieur, une odeur nauséabonde s’en dégage et des traces de sang souillent la porte. Quelques instants plus tard, la berline s’éloigne. Mais Damon sait qu’elle était là pour lui...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Difficile de reprendre à son compte et d’adapter La Maison Usher, le conte horrifique d’Edgard Alan Poe, sans passer à côté du souffle gothique de l’auteur. Et ça, le scénariste Jean Dufaux l’a bien compris. Ainsi, le scénariste insuffle à son récit tous les éléments horrifiques, gothiques et romanesques de l’écrivain, afin de livrer une adaptation plutôt bien ficelée de l’œuvre du maître. À ce titre, Dufaux pose des ambiances pesantes, au sein desquelles le romanesque et le fantastique se croisent sans cesse, notamment au travers des errances du personnage de Damon Price en proie à ses propres démons. De plus, le scénariste arrive à faire de la maison un personnage à part entière, à la fois fascinant, mais à la dangerosité permanente. Un véritable tour de force s’il en est. Du côté des dessins, Jaime Calderon a mis les petits plats dans les grands. Son visuel est tout simplement époustouflant, avec des traits fins et détaillés. De plus, l’artiste a opté pour la couleur directe dans ses planches, de façon à accorder une singularité particulière qui colle à merveille aux ambiances du récit. Qui plus est, Calderon a aussi beaucoup travaillé sur la mise en scène, afin de rendre l’ensemble très lisible et permettre une lecture fluide. Quel talent ! Cette adaptation est une BD de haute volée qui respecte bien l’œuvre originale d’Edgar Alan Poe. Un cadeau parfait à mettre sous le sapin, pour tout amateur d'épouvante.
