L'histoire :
Gérard Lambert se balade en famille dans une fête foraine bruxelloise. Du haut de la grand-roue, on voit l’Atomium et l’Hôtel de Ville. Ils prennent une gaufre et, après le grand huit, le Belge se dit que c’était quand même plus calme avant. Alors qu’il se met à pleuvoir, la petite famille se réfugie à l’intérieur d’une roulotte. Intrigué par une machine avec un cadran et des boutons, le Belge s’installe, touche et… se retrouve proposé dans le futur ! 2048 ! Dans une Bruxelles futuriste, aux bâtiments design rebaptisée Euro City, le Belge est perdu. Il demande sa route à un citoyen hyper-connecté. Tous ont des lunettes de réalité virtuelle et semblent déconnectés de la vie réelle. Les policiers qui veulent arrêter le pauvre Belge n’arrivent pas à lire son ADN ! Il se retrouve alors face au chef de la police, qui va tenter de le faire parler. Mais c’est un autre détenu qui va lui expliquer l’explosion géopolitique et écologique de la désormais ex-Belgique…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Edgar Kozma et Pierre Lecrenier nous avaient habitués à leurs gags en une page, pleins de tendresse et d’autodérision sur les défauts et les qualités de leurs concitoyens. Le Belge, c’est la capacité d’un peuple à rire de ses écueils, c’est le lien tissé entre des cultures qui se disent très différentes mais qui ont leurs points communs. C’est Astérix l’Armoricain qui a fait rire des générations de Provençaux… Pourtant, ce quatrième tome est un roman graphique. L’histoire se déroule tranquillement, de manière très académique, sur un thème dystopique : un futur où la Belgique n’existerait plus, victime de ses tiraillements entre Wallonie et Flandre, et où l’Europe en aurait profité pour annexer Bruxelles, devenue Euro City. Le pitch est excellent, et politiquement brûlant, alors que la Belgique est effectivement dans une grave crise politique depuis des mois et qu’un nouveau gouvernement vient de démissionner. Pour le reste, même si le ton d’Edgar Kosma est toujours agréable et primesautier, c’est assez plat. La ligne claire, minimaliste de Lecrenier est certes toujours simple à lire et agréable. Mais en passant au roman graphique, les auteurs perdent ce qui faisait leur réussite : le rire.