L'histoire :
Au cimetière du père Lachaise, les inspecteurs Nimber et Pujol viennent de coincer un hurluberlu peu commun : un nécrophile-nécrophage ! Ce dernier est un criminel hautement recherché par la police, à l’instar du Croc’ Cœur dont le suspect porte les traits de Thomas Devisse aux yeux des deux inspecteurs. C’est chez l’un de ses amis de fac que le principal suspect a trouvé refuge depuis son évasion de l’asile Sainte-Anne avec Lisa. Tous les deux se sentent bien, là bas. Mais une nuit, la résidence est prise d’assaut par un mystérieux individu qui élimine les chiens de garde et le couple d’amis de Thomas. L’assassin n’est autre qu’Ernest Devisse, l’oncle de Thomas que tout le monde croyait mort après l’incident de son laboratoire. Il est venu récupérer son neveu et ce n’est pas Izael, dissimulé dans le corps de Lisa, qui va l’en empêcher. Les deux inspecteurs investissent un peu plus le dossier Devisse et découvrent qu’un horrible secret de famille déchire la caste. Ernest s’apprête à commencer une nouvelle cérémonie dans un double objectif : extirper Izael du corps de Lisa et faire revenir Freeda, la mère de Thomas, parmi les vivants…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Au travers d’une couverture un tantinet plus lumineuse que celle des précédents tomes – et très réussie soit dit en passant – le troisième et dernier volet du Codex angélique s’aborde avec une certaine appréhension. A travers son scénario, Thierry Gloris (Waterloo 1911, Saint Germain) a multiplié les genres, du polar au fantastique, en passant par l’ésotérisme, pour bâtir un univers crédible où l’ambiance victorienne se mêle subtilement aux événements ou personnages authentiques. L’histoire, qui avait bien tenue jusque là, aurait très bien s’écrouler, mais le scénariste a cerné le parfait équilibre. Les mystères trouvent enfin leurs résolutions et la descente aux enfers, lente et orchestrée, du jeune héros, fonctionne à plein. Les rebondissements en surprendront plus d’un, notamment dans cette conclusion qui se joue des codes attendus. Outre une narration efficace, on découvre une nouvelle fois des dessins de haute volée. Mikael Bourgouin a nettement passé un cap : son trait est plus fin et plus régulier, toutes les cases bénéficient d’un soin particulier et la constance de celles-ci, au niveau des détails, impressionne. Que dire, en outre, de sa colorisation qui est toujours aussi délicate. Des séquences subjugueront plus d’un lecteur par leurs qualités narratives… Notamment, il ressort de la courte confrontation entre Ernest Devisse et Izael, une puissance énorme ! Au vue de cette première série, indispensable sans hésiter, nul doute n’est permis quant à l’avenir des auteurs. Ils devront maintenant se retrousser un peu plus les manches pour dépasser le niveau de qualité de ce Codex angélique.