L'histoire :
Depuis la nuit où Ernest Devisse, le grand père de Thomas a essayé de ramener sa sœur à la vie, le jeune garçon subit le contrecoup de ses visions. En effet, il s’est vu maudit par un être démoniaque avant de tomber inconscient. Depuis il est un pensionnaire de l’hôpital St Anne à Paris. Il semble avoir perdu la raison, bloqué dans un mutisme dont les électrochocs des médecins ne parviennent à l’en sortir. Pour autant, le directeur de l’asile ne perd pas espoir de débloquer cette situation et fait appel à un médecin controversé, Sigmund Freud. Celui-ci veut tester de nouvelles méthodes de travail. De son côté, l’inspecteur Gérard Nimber cherche toujours les explications et les preuves sur l’affaire du croc’cœur. Des éléments nouveaux sont venus étoffer l’enquête : l’inspecteur Pujol a découvert dans les décombres de la maison des Devisse, une dizaine de cœurs dans des bocaux. A son bureau, se présente Angus Mac Manaman, un prêtre dépêché par le St Siège pour assister l’inspecteur et surtout lui donner quelques clés de ce drame. En effet, cet homme de foi n’est autre que celui ayant écrit le fameux « Codex angélique »…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après un premier tome réussi, au confluent des genres – fantastique, polar, horreur et ésotérisme – Thierry Gloris et Mikaël Bourguoin nous livrent la suite tant attendue. D’entrée de jeu, on est surpris à la lecture des premières planches de voir l’orientation prise par le scénariste. En effet, la personnalité tourmentée de Thomas est plus encore développée et replacée dans un contexte différent de celui dans lequel les dernières pages du premier tome nous avaient laissée. Intéressant, donc, surtout que le scénariste se complaît à multiplier les non-dits. L’arrivée du père Mac Manaman vient encore ajouter une tension supplémentaire à l’intrigue. Les mystères se multiplient : où sont passés Ernest Devisse et son homme de main ? Qui était l’être à côté de Thomas avant qu’il ne perde connaissance ? Qu’est ce exactement que le Codex angélique ? Les réponses à ces nombreuses questions devraient pour la plupart nous être révélées dans le dernier tome. Les dessins de Mikaël Bourguoin ne sont pas en reste non plus et ont encore progressés. Les planches 33 et 34 sont significatives de ce travail, avec une expérimentation réussie du dessinateur. Que dire aussi de la pleine planche (page 16), au rendu fantastique… Les couleurs sont idéalement choisies et mettent en avant la tonalité sombre et maudite de l’histoire. Ce Lisa est la consécration du talent de ces jeunes auteurs, mais aussi d’une histoire intrigante et passionnante !