L'histoire :
Cinq survivants se trouvent sur une île isolée en plein milieu de l’océan. Ils organisent leur survie, entre pêche de poissons et réparation du matériel défectueux. Dans une grotte mystérieuse où ils ont trouvé refuge, ils ont en effet découvert une installation scientifique très perfectionnée, faite de machines sophistiquées et de fenêtres ouvertes sur les fonds marins. L’île serait une véritable boule d’énergie. Une carte mentionne en effet l’existence d’un volcan, et surtout, l’île regorgerait de magnétite. Raison pour laquelle le déplacement des poissons autour de l’île apparaît bizarre aux cinq yankees : au lieu de se déplacer en banc, ils se suivent à la queue leu leu, obéissant ainsi à la force du champ magnétique créé par les entrailles de l’île. Puis, en pêchant un poisson, Smith découvre un message appelant à l’aide. Les cinq yankees décident alors de partir à la rescousse de possibles survivants, sans doute isolés sur une autre île…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après une mise en bouche très prometteuse, Mathieu Gabella, Kenny et Maz reviennent avec le second volet des aventures de Némo. Et le voyage est toujours agréable. Sorte de croisement entre l’œuvre originelle de Jules Verne L’île mystérieuse et la célèbre série télévisée Lost, le Mystère Némo pénètre un peu plus dans les entrailles de la science, d’une part, et de l’histoire tourmentée du capitaine Némo, d’autre part. Les thèmes déclinés dans ce second épisode rappellent dans les grandes lignes le pitch de Lost : des îles perdues au milieu des mers, peuplées de groupes d’hommes aux ambitions diamétralement opposées ; les uns cherchant à s’échapper de l’île, les autres à la conquérir ; et tous condamnés à apprivoiser des forces mystérieuses. Conjuguant fantastique et réalité, tons chauds et froids, tout en mêlant histoire et modernité (contexte colonial et industriel), ce tome 2 nous parle notamment de la science et de la technique, dans un décorum supposé vierge : le contraste se révèle efficace. Rythmé par une narration éclatée multipliant les flashbacks, le dispositif fonctionne aisément pendant 48 pages. Néanmoins, ce découpage est à la fois l’atout et la limite de cet album, dans la mesure où la narration en parallèle insuffle du rythme au récit, tout en égarant le lecteur par moments. Mais ce défaut relève du détail, tant l’ensemble est maîtrisé et fluide. Le récit est d’ailleurs servi par un graphisme aux allures manga toujours aussi séduisant, malgré le manque de lisibilité de certaines cases, notamment dans les scènes de luttes ou d’explosion. Au final, propre et soigné, le Mystère Némo demeure très plaisant à l’œil et, malgré les petites imperfections ici ou là, le plaisir de lecture est toujours intact. Un bon divertissement.