L'histoire :
Retenues prisonnières par le professeur Esculape dans l’institut Tartare, Hestia et Ambrosia parviennent à s’évader grâce à l’intervention d’un organe de régulation, les Groupes Noirs. Néanmoins, la tentative d’évasion tourne à l’hécatombe et le professeur Esculape en profite pour s’enfuir tout en retenant prisonnier Aristide Nyx, un régulateur à la solde de la société Hadès, et sa mère Ophydia, ancienne amante du professeur qui souhaite aujourd’hui sa mort. C’est alors qu’Esculape reçoit un appel sur son vox com. Au bout du fil, Anthracks, candidat favori des élections présidentielles et ancien régulateur formé à l’institut Tartare. Il souhaite obtenir du professeur des garanties écrites et signées afin d’être protégé une fois élu. Mais le véritable objectif d’Esculape est de remplacer les groupes de régulation par une méta-régulation, gouvernée par les bio mekka droïdes 666 I.A., symboles des valeurs de la société à venir : instinct et obéissance, pureté et puissance. La conversation entre Esculape et Anthracks est alors interceptée par les survivants des Groupes Noirs, à la tête desquels se trouve Ambrosia, ancienne camarade de Nyx à l’institut. Ils décident alors de se lancer à la poursuite du professeur afin de libérer Aristide Nyx et empêcher l’élection du candidat Anthracks…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les passionnés de la série sont sûrement très patients. Il s’est en effet écoulé sept ans entre la parution du premier tome et celle du quatrième. De manière unanime, les trois premiers opus avaient été salués par la critique. Malgré les mois passés, le lecteur aura le plaisir de retrouver l’ambiance métallique et glaciale de ce monde postindustriel à la sauce Gotham City. Dans cet univers flou et nébuleux où les hommes ressemblent à des machines et les machines à des pantins articulés, affleure un impérialisme moderne incarné par le machiavélisme du professeur Esculape. Il veut dominer le monde en le transformant en androïde, et en supprimer la dimension consciente personnifiée par l’humain et les régulateurs. Les régulateurs réussiront-ils à endiguer la déshumanisation et l’uniformisation de la planète ? Cette vision du monde effrayante est servie par un graphisme toujours aussi précis et insolite, conférant à Biapolis une dimension baroque et spectaculaire plutôt originale. C’est sans doute la grande réussite de cette série. Le scénario demeure assez complexe et cohérent. En revanche, la narration se révèle souvent lourde et peu originale. Si les flashbacks participent de la compréhension générale d’une œuvre, ils sont ici trop nombreux et parfois inutiles. Les personnages manquent aussi d’épaisseur psychologique, empêchant toute identification par le lecteur. Les scènes d’action sont quant à elles bien menées, assez rythmées mais sont ensuite plombées par une volonté de tout expliquer, un peu étouffante à la fin (à l’image des décors). Mais rassurez-vous, cette série grand public maintient son rythme de croisière et plaira aux fans.