L'histoire :
Depuis qu’il est orphelin, Jim vit avec sa tante et se délecte des contes et légendes morbides de son village, Moonfleet, perché en haut des falaises de ce littoral anglais. Ainsi, par exemple, celle de John Mohune, dit « le noir », qui a emporté dans la mort le secret du plus gros diamant du monde. Tout ce qu’il reste aujourd’hui de la puissante famille Mohune, c’est un caveau creusé sous l’église et un manoir délabré, racheté depuis lors par un vieux pingre écossais, Maskew. Jim s’y rend de temps en temps, pour badiner avec Mary, la charmante fille de ce dernier. Une nuit, alors que Jim ne parvient pas à trouver le sommeil, il va se balader du côté de l’église, son terrain de jeu favori et s’installe sur le muret du cimetière faisant face à la mer. Il s’interroge alors sur la présence d’un bateau mouillant immobile à quelques coudées au large. Puis, alors qu’il saute de son promontoire, le sol s’effondre sous son poids… le ruissellement des récentes pluies ont creusé une faille jouxtant une tombe. Au fond du caveau, il perçoit un courant d’air et découvre un passage vers la gigantesque crypte. Une bougie à la main, il part en expédition et entend des bruits de voix. Caché derrière un cercueil, il espionne l’aubergiste et le sacristain en train de réceptionner une livraison d’alcool de contrebande ! De longues minutes plus tard, et alors qu’il a trouvé un pendentif sur le cadavre de John le noir, il s’aperçoit que les contrebandiers ont obstrué la faille par laquelle il était entré ! Le voilà coincé dans une tombe géante…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Un littoral inquiétant, la légende d’un trésor, une crypte étrangement habitée, un passage secret, un trafic de contrebandiers… Les ingrédients indispensables (et jubilatoires) sont en place pour une intrigue « bretonnisante » (et dans bretonnisante, y’a « brrr.. »), dans la grande tradition des récits d’aventures. Pour cette nouvelle série, le scénariste Rodolphe fait une libre et enthousiasmante adaptation du roman éponyme de John Meade Falkner. Immédiatement happés par le fil du récit, on s’identifie rapidement à ce jeune héros à la fois ingénu et téméraire. La narration emprunte le procédé de la voix-off, comme pour la rédaction de mémoires, ce qui rend la lecture très fluide. La tension est menée croissante, si habilement que les claustrophobes auront quelques suées lors de la séquence du caveau (cf. résumé). Cette histoire frémissante est en outre servie par le dessin de Dominique Hé (Sophaletta, Tanatha, Secrets bancaires…), dont le trait réaliste, un peu épais mais juste, s’avère idoine à exprimer l’atmosphère mystérieuse. Une chouette surprise, à suivre très rapidement sans sa nouvelle édition par Delcourt (avec une nouvelle couverture), dans Le trésor de John Le noir…