L'histoire :
Au XVIIIe siècle, à Moonfleet en Angleterre, le petit Jim découvre par hasard qu’une ancienne crypte est le lieu de stockage d’alcool d’une bande de contrebandiers. Mais ce n’est là qu’une première découverte. En effet, le jeune garçon tombe aussi nez à nez avec la sépulture du dernier seigneur de la famille Mohune, à qui la légende attribue un fabuleux trésor : le plus gros diamant du monde. Ayant récupéré dans son cercueil un médaillon contenant une mystérieuse énigme, Jim se lance sur la piste de ce gros cailloux. Il est secondé dans l’aventure par Elzevir, le tenancier de l’auberge qui l’a recueilli à la mort de sa tante. Les deux compères sont contraints de prendre la fuite lorsque les activités de contrebandier d’Elzevir sont découvertes. Blessé et contraint au repos, Jim découvre l’emplacement du diamant. De fait, ils parviennent à récupérer la pierre, multipliant les prises de risque et laissant quelques victimes derrière eux. Elzevir est décidé à faire route vers Anvers, la capitale du diamant, pour pouvoir enfin tirer profit de leur découverte. Ils arrivent sans encombre dans la ville hollandaise et ne tardent pas à rencontrer un négociant… pour une bien désagréable surprise…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Meurtre, gros diamant, geôle et travaux forcés concluent l’aventure débutée il y a deux tomes par ce petit breton cherchant à faire fortune sur le dos d’un ancien notable du pays. Dans ce final, vous ne tarderez pas à vous satisfaire de voir jaillir entre les mains de nos deux aventuriers (Jim et Elzevir), l’objet tant convoité. Pour autant, le reste du récit est une démonstration du proverbe : « Bien mal acquis ne profite jamais ». Revers de médaille au programme, donc, complété d’une parabole (esquissée) du passage de l’enfance à l’âge adulte, pour un retour au quasi point zéro. L’association aventure, relief découpé, trésor, contrebande, mystère fonctionne cette fois nettement moins bien qu’auparavant. La tournure prise par les événements en est certes la raison principale, mais il y a surtout trop de rapidité à traiter ses rebondissements. La lecture est ainsi expédiée, l’attache aux protagonistes superficielle, pour un traitement laissant en suspens de multiples questions et perdant parfois de sa crédibilité au profit de la simplicité. Aurait-il fallu épaissir l’ensemble d’un opus supplémentaire et gratouiller plus profondément ? Graphiquement, l’ensemble est convaincant, Dominique Hé profitant bien de l’espace des planches, variant ses cadrages et se montrant à l’aise à transcrire ce qui lui est proposé (rythme et atmosphère compris). Avec du recul, on conseillera cette trilogie à un public moins aguerri (et peut-être plus jeune) au récit d’aventures et qui rentre pour une des premières fois dans une épopée humant la poudre, le galion sous la tempête, le mystérieux trésor caché.