L'histoire :
L'inspectrice Lotte se réveille en sursaut. Elle vient de faire un cauchemar mêlant à la fois son enfance, au côté de sa mère prostituée et camée, et François, son équipier qui a mystérieusement disparu après avoir rendu visite au collectionneur Jacques Lancier. Elle se réveille attachée sur un lit, dans une pièce à côté de la morgue. Le légiste vient la détacher et lui explique qu'elle a été retrouvée gisant sur le trottoir par un policier. En effet, Lotte a bu de l'alcool en culpabilisant de ne pas avoir accompagné François le jour de sa disparition. Or son foie ne métabolise plus les boissons alcoolisées, elle est donc tombé dans le coma et serait morte si le docteur n'avait été prévenu par le policier et n'avait pu lui faire un lavage d'estomac dans les 6 heures après ingestion. Il l’a dès lors plongée dans une cure de sommeil artificiel de 3 jours pour atténuer son délirium tremens. À peine réveillée, Lotte reprend son enquête pour retrouver son collègue et le dangereux serial killer qu'ils poursuivaient tous deux. Mais auparavant, elle fait un détour par le cimetière où est inhumée sa mère. Sur la tombe, une araignée est dessinée, la même qu'elle a déjà remarqué au poignet des victimes. Pendant ce temps, M, accompagné de la gérante rencontrée à la librairie des trois lumières, poursuit son enquête sur son passé. A la cinémathèque, il consulte les archives et trouve une piste en rapport avec le photogramme en sa possession…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Suite du thriller en hommage à l'œuvre de Fritz Lang, cet album s'attarde un peu plus sur le personnage de Lotte. On découvre son passé, ses problèmes et les origines de ses tourments : la disparition de son collègue, ainsi que les soupçons qui se portent sur lui après la découverte d'un mystérieux album contenant des photos de femmes disparues durant les 10 dernières années. Son enquête sur le cas du serial killer stagne donc un peu… M n'est pas absent pour autant ; il acquiert même plus de liberté pour continuer la quête de son origine, aidé en cela par une bibliothécaire cinéphile. Le scénario de Jean-Pierre Pecau saute ainsi de Lotte à M, et d'une enquête personnelle à une autre, tout au long de l'album. Le récit est toujours aussi prenant et savamment construit que celui du tome précédent, avec sans doute encore plus d'énigmes au fil des informations glanées par les protagonistes. C'est bien là le seul bémol à reprocher à la série : le nombre conséquent de pièces de puzzle, qu’on est toujours bien incapable d’assembler pour le moment. Du coup, le lecteur peut parfois se perdre entre les diverses enquêtes et les infos hétérogènes… Quelques petits retours en arrière sont parfois nécessaires pour s’y retrouver. Cela dit, ce bémol peut aussi être considéré comme une qualité : il est toujours agréable de découvrir, lors d’une seconde lecture, des subtilités qu’on n’avait initialement pas perçues. En outre, les dessins de Damour, flanqués pour l’occasion d’une patine un peu rétro, sont toujours très agréables, quant bien même ils semblent encore plus sombres, plus sordides que sur le premier tome. Personnages, décors et mise en scène s’articulent sur un rythme impeccable. Il n'y a plus qu'à attendre (avec impatience !) le dernier tome de la trilogie, qui s’avèrera inévitablement la charnière permettant de relier entre elles tous les pièces de ce puzzle exquis…
