L'histoire :
1424. Depuis la mort de Charles VI, la France a un nouveau roi : Charles VII qui a l’étoffe des grands rois, semble-t-il, mais sans y croire vraiment. Alors que la France ne cesse de reculer face à l’ennemi anglais réputé invincible, complots militaires et stratégies de cour menacent le fragile équilibre du pays. Charles VII, à l’imagination stérile en matière de stratégie militaire et de vision politique, esseulé aussi, s’entoure de gens avant tout ambitieux, en quête de pouvoir et peu enclins à le faire gagner. Le roi s’enlise dans l’absence de réaction, jouet de ses collaborateurs. Face à ce pitoyable spectacle, Yolande d’Anjou pense que le salut ne pourra venir que du roi lui-même. C’est le moment qu’elle choisit pour mettre au point un plan dont l’acteur principal n’est autre qu’une jeune et pieuse paysanne de Lorraine, Jeanne. Son ambition : faire croire à la jeune fille que Dieu l’a missionnée pour sauver la France…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les impatients l’attendaient, ce tome 5 du Trône d’Argile, série historique qui se propose de rejouer la guerre de Cent ans à travers complots, stratégies et batailles militaires enlevées. Les fans ne devraient pas être déçus. Si vous n’aviez rien compris à la guerre de Cent ans à l’école, ce tome 5 risque de vous perdre encore plus, car il est sans doute le plus ambitieux, le plus complexe et le plus dense de la série à ce jour. Toujours à mi-chemin entre le divertissement historique et l’exercice universitaire rigoureux, l'album déroule les mêmes ingrédients que précédemment : suspense, batailles, stratégies militaires et complots de cour, le tout joué par des hommes avides de pouvoir, Charles VII perdant espoir et confiance au moment où surgit la pieuse Jeanne. Bien calés dans notre fauteuil, on assiste donc à un épisode de l’Histoire de France palpitant et spectaculaire, réalisé avec rigueur et maîtrise. Les auteurs se concentrant sur l’avènement de Jeanne à la tête de l’armée, et s’amusant même à donner les raisons (improbables, drôles ou loufoques !) de ses visions divines. Toujours au sommet, Théo met en valeur le récit avec moult détails, plans rapprochés sur les visages ou plans larges détaillés au cœur des batailles. Très expressif et précis, d’une belle maîtrise technique, le dessin peaufiné et réaliste fait plus que le job : il donne du souffle à l’histoire. Car voilà le seul reproche : très précise et dense sans être tout à fait bavarde, la narration se noie parfois dans les détails, multiplie personnages, récits parallèles et fait du zapping géographique pour un résultat difficile à suivre par moment. Mais ce tome 5 confirme toutefois la grande qualité de la série avec un sujet, on l’imagine, difficile à vulgariser en BD. Résultat : l’Antiquité romaine a Murena, le Moyen-Age a désormais son Trône d’Argile, soit une épopée politique et guerrière follement intéressante, instructive et divertissante. A noter qu’une version luxe en noir et blanc sort en même temps, à réserver aux fans de la série car elle n’apporte pas grand-chose.