L'histoire :
Depuis des jours, Jeanne est sur les chemins de Chinon. Parmi les hommes qui composent son escorte, certains demeurent sceptiques quant à la grâce qui la guide ; d’autres ont été touchés par sa foi. De quoi brûle donc cette petite paysanne, pour chevaucher sans relâche et oser clamer que Dieu l’envoie au Dauphin pour sauver le royaume de France ? Ceux qui, comme Messire Poulengy et Jean de Metz, l’ont approchée de près ont en tout cas été estomaqués par la force de conviction qui l’habite. Alors qui sait, peut-être est-elle sainte ? Peut-être accomplira-t-elle un miracle ? Prisonnier dans sa ville d’Orléans, le commandant Jean dit le bâtard, frère du Duc prisonnier à Azincourt, en est réduit à l’espérer. La prise des tourelles du pont gardant l’entrée par les Anglais menace plus que jamais le devenir de la cité. Le moral des Français est au plus bas et, sans la mort providentielle du stratège Salisbury, il y a fort à parier que les assiégeurs l’auraient emporté. C’est pourquoi, s’en remettant à Dieu et pariant sur l’effet galvanisant des prophéties populaires qui voudraient que le salut vienne d’une pucelle, il décide d’envoyer ses meilleurs hommes la quérir, à l’instar de la reine Yolande qui attend Jeanne à Chinon pour conduire le Dauphin Charles VII au sacre…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
A lire ce récit on comprend pourquoi beaucoup se déchirent aujourd’hui encore autour de l’héritage de La Pucelle d’Orléans. La force de conviction qui émane de ce petit bout de femme que tous, ou presque, veulent voir réussir, est impressionnante. La grâce semble en effet accompagner ses pas et les signes doublés de son courage – voire inconscience – ne laissaient que peu de place au doute. Miracle il devait y avoir, miracle il y aurait… Poursuivant leur œuvre de vulgarisation, France Richemond et Théo approchent de la fin du récit d’une guerre si longue et complexe, que c’était une gageure que de s’y retrouver. Pourtant, respectant parfaitement la chronologie des faits, conjecturant au plus près des recherches actuelles la psychologie des personnages et comment l’histoire pouvait être mise en image, ils sont parvenus à passionner le lecteur, même ignare, un peu comme réussit à le faire la série (au titre opposé) Le Trône de Fer sur les écrans, dans un registre cette fois fantaisiste. A l’inverse, tout ici peut être vérifié, daté, corroboré, sans pour autant jamais ennuyer ! Rien à reprocher, des choix de découpage à la précision du trait, en passant par la mise en couleurs méticuleuse réalisée par Lorenzo Pieri. La geste de Jeanne est probablement l’épisode le plus connu de la Guerre de Cent ans. Il était attendu et ne déçoit guère. Suite et fin à suivre. Le trône de France qui paraissait « d’argile » en ce début d’année 1429 allait bientôt changer de nature au fil des pages…