L'histoire :
Dans les années 60, Patrick Plomb se retrouve une nouvelle fois emberlificoté dans une histoire d’espionnage aéronautique complètement bancale. A l’origine, les services secrets français organisent une manœuvre d’exfiltration d’un Mig17 est-allemand, avec l’aval des américains, suivant un plan particulièrement complexe. Un pilote teuton de mèche, candidat à l’exil politique, prétexte une panne pour s’éjecter et envoyer son appareil en pilote automatique vers l’ouest. Plomb est alors censé couvrir l’évènement d’un reportage falsifié. Mais rien ne se passe comme prévu : au final, au lieu de récupérer l’appareil, les autorités déplorent… 3 carcasses crashées aux alentours de la frontière alsacienne ! Que s’est-il passé ? Comble du comble, vexé d’être instrumentalisé, Plomb n’en fait qu’à sa tête et déjoue les plans des deux blocs. Dans le train qui l’amène à Paris, il est discrètement contacté par la sœur du pilote félon, qui implore son aide. Ils jouent alors un sale coup à l’agent Biroune qui leur colle aux basques. Ils tirent la sonnette d’alarme et rebroussent chemin à pied dans la nuit, le long de la voie. Dans une petite gare de province, Plomb appelle son ami Lothaire au secours, et lui annonce qu’il lui a envoyé un courrier pour tout lui expliquer…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
A l’instar du premier triptyque, Christophe Gibelin propose – cette fois en solo – un second cycle des mésaventures de Patrick Plomb réunissant les 3 mêmes thématiques : l’aéronautique, l’espionnage et… des situations qui partent systématiquement en sucette. A l’origine de ces déviances burlesques, le héros est quelque peu caractériel et il n’a pas son pareil pour se retrouver instrumentalisé par des agents qui échafaudent des plans improbables. De fait, en marge de l’action, le scénario délivre les dialogues d’explications et d’interrogations, les revirements inattendus et les bilans intermédiaires, en s’appuyant sur un phrasé qui louche vers le sous-Audiard… sans jamais l’atteindre véritablement. Dommage : le caractère récalcitrant du héros – l’atout principal de la série – est désormais dissimulé par un plan de vol scénaristique bien trop complexe ! Résultat : les protagonistes, Plomb en tête, ne comprennent pas le tiers de ce qu’il leur arrive et… le lecteur non plus. Gibelin n’aime rien tant que brouiller les pistes, jouer avec les flashbacks et mettre en scène les choses de manière décalée. Or ses cadrages participent certes d’une narration moderne, ils ne contribuent guère à rendre l’histoire très fluide. Le dessin réaliste, propret, appliqué et détaillé, se rehausse d’une colorisation volontairement terne, mais ne s’affranchit jamais d’une certaine rigidité. Un conseil : attendez la sortie du dernier opus du cycle (finalement, on semble partis pour 7 tomes…) pour tout lire d’un coup, à tête reposé.