L'histoire :
Anton était à bord d'un navire qui a fait naufrage en plein cœur d'une tempête. Il est récupéré par un petit homme en tenue de marin-pêcheur, qui le recueille sur son petit bateau. Il s'agit du passeur, qui fait transiter les âmes du pays des vivants vers le pays des morts. Et la première étape pour entamer ce voyage, c'est de vérifier la ligne de la main P.M. (post mortem) et de la tracer. Mais alors que le marin cherche son matériel, Anton s'envole et disparaît du navire. Il passe la frontière sans le marin, chose qui ne s'est jamais produite jusqu'ici. Car il se trouve qu'Anton n'a pas de poids ! C'est un poids plume, il s'envole, ne subit pas la moindre gravité. Il tourbillonne et atterrit sur une île minuscule, occupée par un habitant, sa maison et son petit jardin, qui sont en train de se faire bombarder. Il s'agit de la demeure de Napoléon, qui se demande ce que cet homme vient faire sur son île. Napoléon est bien décidé à ne pas se laisser faire, et il enfourche son bolide pour contre-attaquer. Il emmène avec lui Anton, qu'il attache à son bateau pour ne pas qu'il s'envole. Le jeune garçon découvre une nouvelle île, habitée par un homme et son père, un grand sorcier. Le fils perçoit tout de suite qu'il manque à Anton une ligne P.M., et il décide de l'emmener voir son père pour qu'il l'examine.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Voici le premier tome d'une trilogie aussi onirique que détonante. Nous découvrons l'univers graphique et scénaristique d'Eric Puybaret, illustrateur jeunesse prolifique (Pandore cette nuit, Puff le dragon magique, Le jouet des vents, Les échasses rouges). Son graphisme atypique lui a permis d'être récompensé en 1999 au festival de Bologne. Dans cet album de bande dessinée, le dessin est tout de suite identifiable, avec des allures du film d'animation Le roi et l'oiseau. Un jeune garçon prénommé Anton se retrouve ici à naviguer dans le monde de l'au-delà, le monde des morts. Mais il ne possède pas la principale caractéristique des résidents : il n'a pas de ligne P.M., ce qui fait de lui un être différent, à part. Il veut à tout prix retourner dans le monde des vivants et va pour cela se retrouver embarqué dans une aventure rocambolesque, dans laquelle il va rencontrer une galerie de personnages qui ne nous sont pas inconnus. Frédéric Chopin, Napoléon seront de la partie, appartenant au monde des morts. Les dialogues sont succulents, jouant sur les mots et permettant de révéler les personnalités de chacun. Une multitude de références parsèment l'ouvrage, visuelles ou verbales, et il faudra très certainement le relire pour tenter de toutes les saisir. Les illustrations sont douces et laissent rêveur : nous sommes bien dans un monde complètement inventé, l'auteur nous fait voyager avec lui et ses personnages.