L'histoire :
Anton est toujours coincé dans le monde des morts. Sa première aventure lui a permis d’obtenir de précieuses informations. S’il veut pouvoir retourner dans le monde des vivants, il va devoir trouver le père de Quéa, Sedah, qui est le grand régisseur des morts. Il devra ensuite lui jouer de la musique pour le plonger dans un état d’hypnose. Alors, il pourra lui demander tout ce qu’il souhaite. Le seul hic, c’est que la musique et les instruments sont interdits dans ce monde-là. La tâche paraît impossible… Pourtant, Anton va rencontrer Frédéric Chopin et Nina Simone, qui décident de lui fabriquer un piano à queue. Anton s’apprête d’ailleurs à découvrir l’ouvrage, mais pour le moment, il navigue au-dessus d’une barque dans laquelle se trouve Laïs. Elle refuse qu’Anton l’abandonne et la laisse seule. Il lui rappelle qu’elle s’éprend de n’importe qui et qu’elle n’aura aucun mal à l’oublier. Même si elle est déjà morte, la jeune femme se poignarde face à ces paroles inaudibles. Il ne peut la laisser dans cet état, alors il la prend dans ses bras, et lui indique qui va aller voir Nina pour la convaincre de lui confier le piano à queue. Pour Laïs, une question subsiste : comment Anton compte-t-il transporter cet énorme piano jusqu’à Sedah ? Lui-même est un poids-plume… Pendant ce temps, Quéa attend en haut d’une falaise, au port des sept passeurs. Elle a confiance en Anton, elle sait qu’il viendra. Mais, alors qu’elle est perdue dans ses pensées, les branches de la catabase viennent la trouver. Pour y échapper elle plonge du haut de la falaise et se laisse tomber dans le vide. Elle atterrit sur le bateau du passeur et lui demande de prendre le large pour échapper à la créature...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après un premier tome des plus étonnants, Eric Puybaret poursuit son récit à cheval entre le surréalisme et la mythologie. Le héros Anton sait dorénavant quelle mission il doit accomplir pour rentrer dans le monde des vivants et quitter celui des morts. Mais la tâche s’annonce ardue. Il doit trouver un instrument de musique et apprendre à en jouer. Il devra ensuite le transporter pour se présenter devant le régisseur des morts, alors que la musique est interdite dans le royaume. Enfin, il lui faudra jouer pour hypnotiser l’homme, afin de lui demander ce qu’il souhaite le plus au monde. Le lecteur doit accepter de ne pas tout saisir, de plonger dans un univers qui le dépasse, où tout peut arriver. C’est ce qui peut déstabiliser lorsqu’on débute Les antres. Mais lorsqu’on laisse la magie du dessin opérer, on est emporté avec Anton dans cet entre-deux-mondes qui échappe à notre logique. L’auteur apporte une grande poésie visuelle, mais aussi scénaristique. La douceur et la beauté des illustrations rappelle celles de certains albums jeunesse, comme un retour en enfance. On vole, on nage, on marche avec les personnages et surtout on vibre : Anton va-t-il réussir à aller au bout de sa quête ? L’ambiance et la trame sont si particulières qu’il faut avoir bien en tête le premier volume pour être absorbé par le second sans être perdu. L’auteur a pensé à tout : un résumé, en une double page, rappelle au lecteur de façon concise et efficace les étapes parcourues par Anton précédemment. Une série définitivement étonnante et différente du reste de la production.