L'histoire :
Octobre 2002. Lolita a 22 ans. Elle habite avec sa mère et gamberge sur son avenir. Dessinatrice, écrivain, spationaute ? Elle n'en a aucune idée. Elle pourrait bien suivre une psychanalyse ou partir élever des biquettes en Ardèche. Une chose est sûre, elle étouffe à Paris. Elle aimerait mettre les voiles. Ni une, ni deux, elle prend un carnet, un crayon, des baskets, de l'imodium... et file à l'aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle. Elle prend l'avion pour Dubaï et hop elle se trouve à Saïgon (Hô-Chi-Minh-Ville), au Vietnam. Sur place, elle trouve refuge dans un hôtel conseillé par le Lonely Planet. Lolita s'est dressé un plan d'attaque : musées, marchés... elle doit aussi penser à appeler ses parents qui, à l'heure qu'il est, doivent se demander où elle est. En attendant, elle s'endort. Quand elle se réveille, elle se plonge dans la vie locale. Elle découvre la vietnamese food (elle qui se nourrit exclusivement de Kiri®), comment traverser une rue pour éviter le flux de mobylettes. Ici, elle doit tout réapprendre de A à Z... Après Saïgon, elle poursuit son périple vers Hue, la ville impériale, Hanoï, avant de prendre le train pour Sapa, au Nord, dans les montagnes, près de la frontière chinoise...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Lolita Séchan est tombée dans la bande dessinée quand elle était toute petite. Quoi de plus normal quand on a un père, chanteur de renom (Renaud), grand fan de 9ème art. Avec les Brumes de Sapa, Lolita dévoile son mal-être face à l'inconnu. Elle ne sait pas comment grandir et cherche à prendre son envol. Au début, on ne connaît pas forcément les évènements qui ont émaillé sa vie et qui l'ont mise dans cet état. On pense que c'est une adolescente dans un corps d'adulte. Sans entrer dans le pathos, elle se dévoile néanmoins peu à peu. La séparation de ses parents puis l'alcoolisme de son père la travaillent. Tout en pudeur, elle révèle l'amitié d'une jeune Hmong qu'elle a croisé, elle découvre son histoire et le quotidien qui est le sien, ce qui lui donne une force intérieure. Le texte comme le dessin sont vrais. Bien sûr, tout n'est pas parfait, mais ce sont ces imperfections qui captent l'attention. L'ensemble possède une véritable authenticité graphique et narrative, loin des standards marketés. Ce fut une jolie surprise de 2016... car l'album est aujourd'hui réédité, avec une vingtaine de pages et une postface (signée Lo Thi Gom) supplémentaires, façon « Que sont-ils devenus ? ».
