L'histoire :
Le 10 mai 1940, l’armée allemande lance une offensive contre les Pays-Bas, la Belgique, le Luxembourg et la France, avec l’intention de les terrasser au plus vite grâce à la Blietzkrieg. 19 mai 1940. Alors que les Français du Nord fuient vers la capitale, l’éminent chercheur Godfried Staelens cherche à rallier le village de Saint-Rémy. Mais soudain, un obus dévie leur route, et la voiture se retrouve au milieu des champs. Sont-ils encore vivants ? Au fort de Vincennes le lendemain. L’Etat-major français décide de confier une mission à Fernand Beaujour, lieutenant du 29ème RTA : il doit protéger Godfried Staelens, éminent physicien belge sur le point de finaliser une bombe atomique, grâce à l’uranium 235. Fernand Beaujour apprend alors son ordre de mission, et part aussitôt sur les routes, accompagné d’un jeune mécanicien à moto. Au plus vite, les deux compères vont devoir retrouver Staelens pour le protéger et le mettre à l’abri définitivement. Ses connaissances en matière de physique pourraient se révéler décisives pour la suite de la guerre…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
L’idée de faire Les Combattants est née de la volonté de Laurent Rullier de rétablir quelques vérités sur la Seconde Guerre mondiale : la drôle de guerre et la débâcle de mai 1940 notamment, souvent tournées en dérision, ont pourtant traumatisé les civils obligés de fuir. S’appuyant sur un scénario linéaire et sobre, l’auteur se sert d’un fait divers imaginaire (un scientifique recherché par les nazis) pour mieux démonter certains clichés. Les Allemands, sans aucun angélisme toutefois, sont dépeints au début comme des êtres polis voire aimables avec les Français, loin de l’image barbare qu’on leur prête avec facilité, et qui nous arrange. De même, la paranoïa qui gagne lentement les commandos français à cause de la peur de l’espion, confine parfois à la folie. D’où un ton parfois tragique vers la fin. Ce que les auteurs évitent avec bonheur, c’est la diabolisation à outrance, souvent source de récits manichéens pauvres en réflexion. En fin de compte, ce qui séduit le plus, c’est bien le côté désuet du dessin, avec une ligne claire façon Blake et Mortimer, tout à fait adaptée ici à la tonalité de l’histoire. Les couleurs chaleureuses, mais aussi un peu délavées, installent une ambiance faite de tension et de mélancolie, parachevant un travail propre et sans faille qui peaufine l’esthétique rétro. Alors oui, le scénario est classique, mais c’est mieux ainsi, surtout lorsque le sujet choisi peut se révéler délicat à traiter. Sans prétention, ni même tambours et trompettes, ce tome d’introduction dégage un vrai charme. On aime quand sobriété et Histoire se mélangent ainsi.