L'histoire :
Désormais en sécurité à Londres, le professeur Staelens reçoit chez lui le lieutenant Beaujour, le capitaine Capelle des Forces Françaises Libres, Jean Parthonaud de l’institut et Thomas Pence du MI-5. Au cours de l’entretien, il confie une mission au lieutenant : retrouver des bidons d’eau lourde, un modérateur dans le processus de fission nucléaire. L’eau lourde doit alors permettre aux Alliés de mettre au point une arme nucléaire capable à elle seule de sceller le sort de la guerre. Seulement voilà, c’est le physicien Cavagnon qui détient ces bidons en zone libre, dans la France de Vichy. Il les a cachés pour éviter que les nazis ne s’en emparent. La mission s’annonce donc périlleuse pour Beaujour. Pour la mener à bien, il sera accompagné par la seule femme en qui le professeur Cavagnon a une confiance totale : sa petite-fille, Liliane Staelens...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après avoir traité « l’exode » des Français sur les routes du nord de la France dans le premier volet, le scénariste Laurent Rullier ancre cette fois-ci sa trame narrative dans la France pétainiste et collaborationniste de juillet 1940. L’occasion d’en montrer le versant le plus sombre, en s’appuyant sur une intrigue somme toute classique mais efficace : le lieutenant Beaujour doit ainsi s’aventurer dans la France de Vichy, à Lyon en particulier, pour récupérer un élément chimique qui pourrait mettre fin à la guerre. Inscrivant sa fiction dans un contexte historique réaliste, il fait se côtoyer grande et petite Histoire(s) pour un résultat sobre et plaisant. Quelques bémols toutefois : qu’ils crachent sur des nazis, fassent le coup de poing à des policiers collabos ou tuent des officiers en zone occupée, nos trois héros se sortent souvent facilement, presque trop, des embûches dressées par l’ennemi. Résultat : le récit perd un chouya en crédibilité. Néanmoins rythmé, maîtrisé et agréable à la lecture, ce tome réussit une nouvelle fois son pari : nous immerger dans l’Histoire contemporaine récente, dans l'atmosphère particulière de ce passé qui ne passe pas de la France de Vichy, par le biais d’un récit classique qui fleure bon la nostalgie grâce à un graphisme rétro plein de charme et une mise en couleur idoine. Au final, rien de vraiment surprenant dans cette histoire sans doute trop sage, qui a toutefois le mérite d’être toujours aussi sobre et efficace. Un intérêt donc non feint pour cette série sympathique. A noter, la petite dédicace bienvenue du scénariste à tous les passionnés d’Histoire, ceux qui la lisent ou la transmettent.
