L'histoire :
Prisonniers d’un piège diabolique tendu par le machiavélique comte Brasov, au sein même de son château des Capathes, l’écrivain irlandais Sean Mulligan et le détective McKinlay réussissent, à l’aide d’une machine fantastique, à se téléporter jusque Londres. C’est justement dans la capitale britannique que Brasov et toutes les créatures monstrueuses de la littérature fantastique qu’il a engendré, viennent de se rendre, en zeppelin. Au comble de leur surprise, Mulligan et McKinlay atterrissent au domicile de Sir Arthur Conan Doyle, qu’ils viennent juste de quitter dans les Carpathes. Celui-ci les tient en joue avec un révolver, attestant que c’est la première fois qu’il les rencontre. Il croit donc à l’intrusion de cambrioleurs. Effectivement, dans les Carpathes, c’est l’homme invisible qui avait endossé le rôle du créateur de Sherlock Holmes, en enfilant un masque sur son visage. De fait, Mulligan et McKinlay ont les plus grandes peines à convaincre Conan Doyle par leur histoire incroyable. Ils finissent toutefois par persuader Scotland Yard d’agir, qui s’inquiète de la vague de meurtres horribles qui traverse l’Europe. L’armée est donc mobilisée pour arrêter le zeppelin de Brasov avant qu’il ne se pose à Londres… mais l’engin volant semble avoir disparu ! On l’aperçoit enfin, une semaine plus tard, au large de l’Ecosse, revenant du nord…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ouf, il était temps de mettre un terme à cette série Z fantastique, avant qu’elle ne sombre un peu plus profond dans les limbes abyssaux du grotesque. Le synopsis de départ part pourtant de l’intention prometteuse d’exploiter moult possibilités offertes par le genre : un génie du mal donne ici vie à tous les monstres issus de la littérature fantastique (Dracula, loup-garou, Jack l’éventreur, Moriarty…) afin qu’ils s’acharnent sur l’humanité. Plutôt sympa à la base, cette idée va hélas au-delà du rocambolesque, pour emprunter trop souvent les pires rebondissements ridicules (ex : l’homme invisible qui portait en fait un masque en latex de Conan Doyle…). La narration linéaire et fastidieuse manque également de rythme, s’accompagnant d’une masse incroyable de dialogues verbeux, de cliffhanger plus agaçants qu’ils n’ajoutent de réel suspens… Et le dessin sous-Jacobsien ne fait pas illusion et ne sauve pas ce scénario tout juste divertissant. La majorité du temps, les cases montrent les personnages cadrés de face en buste, stigmatisés dans des expressions faciales statiques et peu expressives, ce qui rend la lecture franchement barbante. Dommage, la couverture était plutôt réussie…