L'histoire :
Emrod, Velia, Perelund et Forn, 4 mercenaires de seconde zone, ont emprunté l'identité de 4 guerriers légendaires, les « fléaux d'Enharma ». Ils ont alors été recrutés par le sortileste Grimillion (mage et sage) et le chef nain Kulik pour affronter une liche (une imposante créature maléfique) sur le Terreau des braves. Mais suite à la trahison du sortileste Rusin, une armée de zombie se lève et fonce désormais vers Taramore, capitale de l'Anspech. Dans la bataille, Grimillion se sacrifie pour transférer un peu de la liche au chevalier Aracélis, ressuscité sous forme de zombie décharné. Pour échapper au carnage face à la liche, les faux fléaux d'Enharma usent de magie et se retrouvent instantanément téléportés dans le Sirfall, de l'autre côté de la planète, en compagnie d'Aracélis. En ces lointaines contrées, ils doivent trouver un moyen de combattre la liche... mais ils se retrouvent surtout attaqués de toutes part par une tribu simiesque de sirfallites. Pendant ce temps, les hordes de zombies s'abattent sur le palais de Taramore. Les soldats humains résistent tant bien que mal, mais le combat est perdu d'avance. Tandis qu'ils se font étriller, Kulik emmène en hâte la souvereste Gilke à bord du Stehammer, un vaisseau sous-marin greffé sur le dos d'un mérou géant. Enfin, apprenant que leur identité a été odieusement empruntée, les véritables fléaux sont passablement énervés et ils se mettent à traquer leurs usurpateurs...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Depuis deux décennies, l'heroïc-fantasy est un genre tellement galvaudé au sein du 9e art, que lorsqu'une nouvelle trilogie voit le jour, elle a intérêt à se démarquer des sempiternels élus, prophétie et autre quête d'anneau. Ça tombe bien, c'est toujours dans cet état d'esprit de renouveau et de surprises que le scénariste Sylvain Cordurié nous entraine, à la suite de 4 mercenaires usurpateurs et néanmoins héros. Ici, nos faux Fléaux poursuivent leur fuite en avant, sans filet, pour sauver leur monde des forces maléfiques (oui, il faut tout de même quelques archétypes bien balisés). Alternant batailles, rixes et palabres légèrement caustiques, ce second volet n'avance pourtant guère dans le fond, selon 3 trames intercalées et distinctes. D'une part, les fléaux tentent d'apprendre comment lutter contre cet ennemi trop puissant pour eux, la liche, grâce à l'expérience d'une tribu simiesque quelque peu hostile. Secundo, la formidable bataille de Taramore donne l'occasion au dessinateur Stéphane Créty d'exhiber toute la palette de son talent graphique : les cases sont de nouveau détaillées, selon des angles vertigineux... bref, somptueux et parfaitement en phase avec le registre de la grande aventure épique. Une mention spéciale à la colorisation feutrée et perfectionniste de Simon Champelovier, qui nous immerge à 100% – et en cloisonnant néanmoins autant d'ambiances que de séquences – dans cette ère crépusculaire. Tertio et enfin : voilà que débarquent dans le jeu les vrais fléaux d'Enharma, qui ne faillissent pas à leur réputation et nous réservent un dernier et troisième opus assurément passionnant...