L'histoire :
Fini Paris, départ pour l’Espagne. Soutenus par les membres du cercle, nos deux protagonistes s’envolent à bord de l’aéronef de Schrödinger. En effet, après les intrigues parisiennes et leur premier face à face avec un homme-robot, Stanislas et Joseph décident de rejoindre la mystérieuse adresse découverte au terme de la première aventure. Si l’ennemi commence à se dessiner, il est probable que celui-ci détienne une aura des plus conséquentes dans les sphères du pouvoir, y compris dans le club élitiste dont est membre Stanislas. La marque découverte sur l’automate, un serpent qui se mord la queue, rappelle étrangement le dernier signe tracé par l’un des membres du cercle avant de mourir, assis à son bureau. Cette fin du XIXème siècle marque autant son empreinte sur le progrès scientifique et technique, que pour l’existence de communautés secrètes et occultes. Leur trajet les mène finalement dans un hospice dirigé par une famille de chirurgiens reconnus. Amoureux de la nature et des corps, ce laboratoire du vivant est une première étape d’un long périple. Mais ce sont bien avant tout des quêtes intérieures qui préoccupent les deux héros : leur enfance, leur rapport à la figure paternelle et leurs aspirations…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après un premier tome qui posait les fondements de l’intrigue, l’histoire s’accélère par le départ de nos deux héros sur les traces des mystérieux assassins. Alexie Durand prend alors le temps d’approfondir le caractère de Stanislas et Joseph, questionnant leurs relations comme leur enfance ou leur lien paternel. En effet, on avait bien compris que l’enthousiasme pour l’aventure n’était pas également partagé entre les deux acteurs. Ces intrigues personnelles agrémentent agréablement un récit qui joue avec justesse sur l’ambiance d’une époque pleine de l’héritage des Lumières, de l’apogée de cercles d’influence, de foi dans les sciences, d’une émulsion pour la technique et les automates, sensée prouver la puissance, voire la domination, de l’intelligence humaine. Un récit facilement riche mais qui, derrière les lumières du progrès, cache bien les faces les plus sombres de l’humanité. Le combat mené par Stanislas se transforme donc en une quête sociale : protéger les plus faibles, sacrifiés pour donner la vie à des surhommes programmés et contrôlés. Le récit trouve dans le dessin et la mise en page de Sylvain Ferret une identité cohérente. Construisant une ambiance sombre et pesante, le dessinateur apporte tension et mystère. A défaut de bousculer les codes, Les Métamorphoses 1858 s’avère un récit efficace et plaisant.