L'histoire :
La ville est en ébullition à l'annonce de l’arrestation d’Aquila. On le soupçonne en effet d’être le tueur aux momies. La foule se presse autour de la demeure de Dento, qui retient Aquila captif. La tension monte et les gens de l’extérieur réclament la tête d’Aquila. Pourtant, Dento veut le protéger car il doute de sa culpabilité. Il est, en revanche, persuadé qu’Aquila connaît le vrai responsable de tout cela. La solution la plus raisonnable est de transférer le prisonnier à un endroit où il sera en sécurité et où il sera interrogé. Dento décide donc d’amener Aquila à la villa impériale. Le cortège se prépare à affronter la foule mais l’expédition est risquée. Dès la porte franchie, les cris et les insultes fusent. Un homme s’approche pour invectiver Aquila : il s’agit de Marcius, dont le fils a disparu. Il parle avec Aquila pour essayer de retrouver son enfant, mais l’entretien est houleux et la conversation tourne mal. La foule finit par exploser de rage et les coups de bâton volent. Dento et sa troupe se précipitent dans le dédale de rues pour échapper à la mort…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le cycle des Ombres du Styx se termine avec ce troisième tome. Après moult tensions et rebondissements, il est l’heure de faire le bilan. La scénariste Isabelle Dethan prend le temps de souffler et propose une fin calme et méditative. En effet, Aquila se rapproche de plus en plus de la vérité et se prépare à retrouver l’assassin de sa famille, alors que lui-même est accusé pour ces meurtres. Par rapport aux deux autres tomes, l’action se ralentit sensiblement et l’accent est plutôt mis sur la psychologie des personnages. On regrette qu’Isabelle Dethan survole (cette fois) l’aspect antique de l’époque. L’arrière-fond historique et social est quasi laissé de côté par rapport aux tomes précédents. On a tout de même le droit à la révélation finale, comme pour toute bonne intrigue policière qui se respecte. Le coupable est démasqué et là encore, Dethan soigne la psychologie du fameux tueur en série de l’époque romaine. Tous les protagonistes jouent leur rôle à fond dans une marche implacable du destin. Vous l’aurez reconnu : nous sommes dans une tragédie où le dénouement malheureux et sanglant est inévitable. L’action se ralentit petit à petit pour augmenter le pathétique de la situation. Les morts restent le thème dominant à la fin du cycle. Même si on attendait un peu plus de spectaculaire, l’intrigue est bien huilée et parfaitement maîtrisée. Le dessin est moins détaillé qu’auparavant mais les couleurs douces apportent une profondeur dans les émotions des personnages. Une conclusion lente mais intéressante, à l’image d’une série appliquée.