L'histoire :
Ce matin-là, la mère d’Ismaël a succombé à la toux qui lui collait à la peau depuis déjà un bon moment. En fin de journée, le père du jeune garçon rentre saoul comme toujours et compte frapper Ismaël en profitant du décès de son épouse, l’unique obstacle lors de ses pulsions de violence envers son enfant. Intelligemment, Ismaël s’est caché dans le cercueil de sa mère et évite donc la raclée promise par son paternel. Trois jours plus tard, la mère d’Ismaël est enterrée. A peine la cérémonie terminée, l’enfant découvre que son père, menuisier de son état, est déjà en train de construire un autre cercueil. Ismaël commence à tousser, comme sa défunte mère et pour son père, il ne fait aucun doute qu’il va également mourir. Le menuisier se veut donc prévoyant, mais son comportement met son fils dans une rage folle. Ce dernier détruit la construction à coups de masse puis s’enfuit du domicile familial ! Frigorifié sous une pluie battante, Ismaël ne s’est pourtant jamais senti aussi vivant. Après des heures de marche, il s’écroule de fatigue, près d’un vagabond qui décide de le soigner et de l’emmener avec lui, de petit boulot en petit boulot. Deux années plus tard, un événement va chambouler le nouvel équilibre du jeune homme…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Pour sa nouvelle série, Pierre Makyo propose de suivre les destins croisés d’un jeune garçon enchaînant les événements douloureux et d’une femme qui semble perdue au cœur sa propre vie. Dans une atmosphère assez sombre, le scénario est tout aussi énigmatique que mystérieux et laisse planer l’incertitude sur sa direction. Bien qu’agréable à lire grâce à la découverte des différents événements, on peut regretter que la rencontre entre l’enfant et la femme arrive aussi tard dans le scénario. D’autant qu’on comprend dès le début que leurs destins seront liés. Si le final promet une suite des plus intéressantes, on a quand même le sentiment que cette première partie traîne en longueur et que l’introduction des personnages principaux aurait pu aller plus vite. L’ambiance, quant à elle, qui mélange voix off et dialogues est fortement présente et n’est pas sans rappeler le travail de Jean-Claude Servais. En ce qui concerne les dessins, Makyo livre un travail classique, parfaitement mis en couleurs par Antoine Quaresma, rajoutant encore à la qualité de l’ambiance. Une introduction un peu longuette, pour une série qui semble néanmoins regorger de possibilités pour la suite…