L'histoire :
Ismaël est reparti ! Du jour au lendemain et sans prévenir Esther, il s’est enfui… Dans un premier temps, la jeune femme est heureuse de ce départ qui lui permet de retrouver sa solitude qu’elle aime tant. Pourtant, assez rapidement, Esther trouve ses journées pesantes et cherche inconsciemment le garçon lors de ses longues promenades en forêt. Elle est bien contrainte d’avouer que depuis son départ, elle s’ennuie fermement. Dès lors, la jeune femme se met à se promener de plus en plus loin. Et au fil des jours, elle appelle Ismaël de plus en plus fortement. Un mois après sa fuite, en pleine nuit orageuse, et alors qu’elle commence à perdre espoir, Esther entend frapper dans le bas de sa porte. Elle se lève et retrouve le garçon inconscient comme la première fois où elle l’avait recueilli. Le lendemain, à son réveil, Ismaël ne se rappelle plus trop ce qu’il a fait de ce mois, si ce n’est marcher en vain avec la soif et la faim qui le tenaillaient ! Cette fois, Esther ne compte pas laisser le gamin s’enfuir et elle décide même de l’éduquer en commençant par lui apprendre à lire. Elle partage avec lui sa bibliothèque aux milliers d’ouvrages. Sur place, Ismaël découvre un mystérieux tableau couvert de poussière et de traces de sang séché sur lequel sont représentés Esther et lui, en tenue de mariés…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Quasiment six ans après le tome 1, Pierre Makyo propose enfin la seconde partie de son diptyque montrant le destin d’un garçon et d’une jeune femme qui semblent perdus dans leurs vies respectives. Si le début de cette suite nous les montre une nouvelle fois séparés, cela ne dure que quelques pages avant de les découvrir ensemble pour de bon. Assez rapidement, les deux protagonistes vont devenir très complices et ressentiront cette impression de déjà se connaître, jusqu’à se remémorer des souvenirs communs qu’ils n’ont pourtant pas l’impression d’avoir vécu. En plus de cela, ils trouveront chez eux un tableau représentant un couple de mariés qui leur ressemble comme deux gouttes d’eau… Bref, le scénariste propose un récit riche d’un certain mystère, qui ne sera révélé qu’à la toute fin de l’album. A part ça, l’ensemble ne donne pas l’impression de suivre une histoire mais plutôt une suite de séquences de la vie quotidienne du duo. Esther lui apprenant à lire, Ismaël entrant à l’école, le duo jardinant ensemble, le garçon citant des passages de livres qu’il découvre… Faute de narration pour lier le tout, l’ensemble se révèle classique, voire monotone, et pas spécialement emballant. Cela ne rend pas non plus spécialement attachant les deux héros qui manquent cruellement de personnalité. Coté dessin Makyo, assisté de Valerio Piccioni, offre un trait réaliste épais, qui n’est pas sans rappeler le travail de Jean-Claude Servais, avec néanmoins moins d’aisance dans les décors et paysages et un rendu final légèrement « pâteux ». Le tout est mis en couleurs de façon sémillante par Antoine Quaresma, comme pour la première partie. Cette seconde partie est agréable mais manque hélas de rythme.