L'histoire :
Le sexe, surtout le féminin, est partout, aussi bien dans la publicité pour un shampoing que dans les clips ou les films. La femme y est souvent représentée selon un modèle esthétique convenu et lissé façonné pour une séduction globale et optimale, ce qui crée des troubles identitaires chez bien des représentantes du « sexe faible » (encore un cliché ?). En ajoutant une bonne couche de machisme dessus, le résultat n’est pas beau à voir. Or il n’est jamais trop tard pour exploser les carcans réducteurs et apprendre à se sentir bien, comme on est/naît. Non monsieur, votre sperme ne rend pas le teint plus beau. Si c’était vrai, vous vous en mettriez plein le visage chaque matin. Un homme peut être heureux sexuellement autrement qu'à base de fellations réitérées... Il est essentiel de faire les choses pour le plaisir d’un moment partagé et d’un commun accord pour tous. Ce qui peut plaire à monsieur, peut aussi plaire aussi à Madame. Le hard et le porno ne reflètent pas forcément la réalité et ne justifient pas tout. L’idéologie dominante est avant tout une idée construite, qui ne demande qu’à être déconstruite pour le bonheur de tous. Osons tout et ne cachons rien, afin de briser les représentations normées subies par les femmes, le tout dans la fantaisie et la bonne humeur.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Pour écrire un ouvrage féministe et plein d’énergie, il fallait deux femmes qui n’en avaient pas dans le pantalon. A la plume, on trouve la réalisatrice documentaliste Ovidie... ex-hardeuse – c'est un comble ! Et en même temps, une réaction logique. Et au crayon, la dessinatrice Diglee, bien connue des adeptes de la blogosphère. Toutes deux unissent leurs talents pour ce manifeste destiné à s’affranchir des diktats sexuels. Un livre qui alterne entre textes, illustrations et planches de BD. Ce manifeste très féministe, court mais limpide, drôle et déculpabilisant, dynamite les clichés sexistes et intimes. Cela va de faire l’amour pendant les règles, en passant par les polyamoureux, jusqu’au harcèlement de rue. Mais attention, ce livre ne s’adresse pas qu’aux femmes. Pour déconstruire les idées machistes, il faut évidemment impliquer les hommes. Il FAUT qu’ils tentent l’aventure de ce bouquin et ne se choquent pas en voyant le dessin d’un vagin. Pour faire avaler la pilule de toutes ces informations, Diglee met son énergie dans des dessins tout en rondeur et en convivialité. Les femmes représentées sont à l’image des femmes de tous les jours : des rondes, des minces, des poilues, des blanches, des noires, des brunes, des blondes, des grandes, des petites… La différence est partout et c’est ainsi d’une grande richesse. Si vous en doutiez dans le texte, vous n’en douterez plus avec les images. Vous l’avez compris : finies les images de femmes minces, qui veulent faire comme tout le monde pour être dans le mood. Cassons les clichés et apprenons à nous aimer comme nous sommes et faire ce que nous avons envie.
