L'histoire :
Liz et Beth sont deux bourgeoises libérées habitant la capitale. La première est une jeune femme divorcée qui multiplie les amants. La seconde, Beth, épouse de notable, aime se perdre dans ses nombreuses rencontres extraconjugales. Très complices, amies et amantes à la fois, les deux femmes n’hésitent pas à échanger leurs expériences, ni même à aller parfois plus loin dans la connaissance spirituelle et physique de l’autre. Les deux femmes vont vivre des aventures riches et sensuelles, impliquant de jeunes éphèbes, des voyeurs coquins, des garçons naïfs, des hommes plus chevronnés, des jouvencelles inexpérimentées, des dominatrices cruelles, des agriculteurs, des pilotes de ligne… Toujours à l’affût des plaisirs les plus variés, les deux déesses vont se perdre dans une sexualité débridée, jamais dépourvue d’élégance, de sensualité et de délicatesse…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
L’année 2011 sera celle du genre érotique ou pas ! En tout cas, le prochain Festival International de la BD d’Angoulême lui consacrera une exposition où seront célébrés les plus grands auteurs : Crepax, Pichard, Baldazini… D’ailleurs, si les chauds lapins italiens ont Manara, les galants Français ont aussi leur maître. Ils peuvent en effet redécouvrir, grâce à Liz et Beth, la richesse de leur patrimoine avec le trop méconnu Jean Sidobre, alias G. Lévis, qui dessinait notamment les couvertures du Club des cinq ! Dans cette intégrale en forme d’hommage, on savoure l’enfilade de planches mettant en scène deux nymphomanes avides de plaisirs saphiques, toujours fourrées dans des histoires improbables : enquêtes policières, accidents de la circulation, détournement d’avion ou inévitables pannes de voiture en rase campagne sont prétextes à de belles parties fines. Ce qu’on aime surtout, c’est l’élégance toute courtoise, mêlée de grâce, déployée par Lévis pour dépeindre les actes les plus bruts. Quelques scènes rappelleront d’ailleurs aux cinéphiles les passages les plus envoûtants de Eyes Wide Shut, entre orgies sensuelles masquées et découverte des plaisirs collectifs. Lévis aime le sexe et l’inscrit donc dans une narration classique, jamais dépourvue d’humour et de clins d’œil coquins. Alors certes, les situations sont souvent légères ou stéréotypées, mais toujours à propos. Ce qui, hélas, fait cruellement défaut au porno actuel, plus industriel et sans saveur. Dans sa préface, Romain Brethes évoque d’ailleurs « un érotisme haut de gamme », pour définir l’œuvre de Lévis. On ne pourrait pas mieux résumer. Liz et Beth est une ode au sexe pleine de classe, à apprécier sans retenue ! Bandez mes aïeux, car « la réalité dépasse souvent la friction »…
