L'histoire :
En 1983, à la RDA, l'escadrille Alpha fait une opération de routine avec les MIG-21 qui survolent le ciel. Quand soudain, ils rencontrent un Viggen suédois. Pour lui apprendre les bonnes manières, Fury et Ovod frôlent l'avion à plusieurs reprises. Mais quelque chose cloche : Fury aperçoit alors des F-14 américains surgir dans leur dos. Ovod et Fury tentent de fuir, mais Fury a un réacteur touché et il doit s'éjecter de l'appareil. Ovod parvient à s'enfuir et transmet au QG les coordonnées du crash. De retour à la base, le pilote d'Ovod, le capitaine Strauss apprend que son allié Klimt n'a pas survécu à l'éjection. Furieuse, Strauss essaie de comprendre pourquoi les Américains les ont attaqués. Il semblerait que le Viggen suédois ait servi d'appât pour que les Tomcat puissent les attaquer en toute discrétion. Mais dans quel but ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
99 Luftballons est une chanson engagée contre la guerre froide, qui raconte une course aux armements nucléaires après l’apparition de 99 ballons dans le ciel, vécue comme une provocation des deux côtés de l’Allemagne. C’est sur cette base que démarre la nouvelle série de Jean-Pierre Pécau qui décline son scénario à la manière de cette chanson. Les ballons se changent juste en avions de chasse. On pense inévitablement aux séries sur l’aviation et l’armement de Richard D. Nolane, d’autant que le dessinateur de la série Wunderwaffen, Maza, est aux commandes. Le début rappelle la marque de fabrique de Nolane avec des raids et combats aériens, mais Pécau y ajoute sa touche. En effet, l’histoire se transforme vite en guerre d’espionnage pendant la période de la guerre froide. L’idée est d’ailleurs brillante dans le sens où l’histoire se divise en deux parties, comme l'Allemagne, coupée en deux par le mur. On suit donc deux femmes de la même famille, mais aux destins différents : Léna est une pilote de la RDA et Romi une espionne au sein de la RFA. La lutte psychologique et politique entre l’URSS et les Etats-Unis est superbement décrite. L’intrigue n'a rien à envier aux romans d’espionnage, avec des rebondissements spectaculaires, des courses-poursuites et des manipulations en tous genres. Ajoutez à cela quelques scènes aériennes et vous obtenez un premier tome très efficace et accrocheur. D’autant que, comme à son habitude, Pécau mêle subtilement fiction et réalité historique : l’occasion de découvrir des personnages réels comme Erich Fritz Emil Mielke. Le dessin est par contre inégal. Maza n’a pas son pareil pour dessiner des scènes aériennes. Les planches qui représentent les MIG en plein vol sont magnifiques. Malheureusement, les portraits des personnages sont beaucoup plus grossiers et bien moins vivants. Ce début reste toutefois endiablant avec un savant mélange d’action, d’espionnage, de fiction et d’histoire. Les histoires secrètes ne s’arrêtent jamais avec Jean-Pierre Pécau…