L'histoire :
Un avion coréen se dirige vers Séoul. Le vol se passe parfaitement bien, mais le commandant décide de raccourcir le trajet en passant par le Kamchatka. Le copilote ne comprend pas cette manœuvre qui est risquée, car ils pénètrent en territoire soviétique, en pleine tension politique. Le commandant le rassure en disant que ce n'est qu'une partie courte du trajet et qu'ils seront très rapidement sur le bon espace aérien international. Une fois revenu sur la bonne voie, le commandant veut à nouveau entrer dans le territoire interdit en passant au-dessus de l'île de Sakhaline. Le copilote devient très inquiet et craint la réaction des Russes. Les faits lui donnent raison : à la base aérienne de Dolinsk-Sokol, c'est l'effervescence. Les radars ont repéré l'intrus et la chasse se prépare à décoller. Les pilotes demandent ce qu'ils doivent faire avec l'avion étranger. Le colonel est clair : il faut l'abattre ! Les chasseurs rattrapent facilement le Boeing coréen 747 et l'abattent sans sommation.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La guerre froide continue dans le tome 2 de Luftballons. Le procédé est identique au premier : on assiste à un chassé croisé entre deux sœurs que le mur Berlin et l'Histoire opposent. D'un côté, la pilote Léna se bat pour la RDA, tandis que Romi enquête pour la RFA. L'occasion de mêler habilement fiction et réalité, scènes de combats aériens et espionnage... Le dessinateur Maza peut donc se faire plaisir avec quelques batailles dans les airs, en magnifiant les carlingues de quelques chasseurs, tandis que jean-Pierre Pécau densifie son intrigue dans la partie consacrée à Romi. Le début est similaire au premier tome avec un passage spectaculaire dans le ciel soviétique. Le reste est beaucoup plus complexe avec des attentats et des luttes sourdes et secrètes entre plusieurs camps. Pécau montre bien les rouages complexes et les manipulations de la guerre froide. Tant et si bien qu'on a parfois du mal à démêler les différents protagonistes et les objectifs de chacun. Les personnages se multiplient, l'intrigue devient difficile à suivre par moments, mais les explications sous forme de dialogues qui font référence à des réalités historiques peuvent quand même aider à la compréhension. Le dessin de Maza est toujours aussi beau quand il représente les avions, mais moins vivant quand il s'agit d'incarner les protagonistes. Le final se termine sur un suspense insoutenable qui ne manque pas d'inciter à lire la suite...