L'histoire :
En volant le sérum mis au point par le docteur Jekyll pour se changer en mister Hyde, Moriarty a pu créer une véritable armée de « Hyde mens ». En ce mois de septembre 1899, le napoléon du crime lance ainsi une attaque de grande envergure sur Londres en lâchant ses monstres-soldats à des endroits clés de la ville. Parmi les endroits touchés, il y a Buckingham palace, où la reine Victoria se retrouve contrainte à s’enfuir, ou encore Baker Street où vit le plus célèbre des détectives. Prise par surprise, l’armée intervient pour endiguer le mal. Mais les morts et les dégâts sont incommensurables ! De son côté, dans une planque du gouvernement, le docteur John Watson cherche à mettre au point un remède avec Henry Jekyll afin de le guérir. Si les deux hommes réussissent, cela leur permettra également d’en créer en grande quantité pour stopper l’ennemi. Sans nouvelle de son acolyte Sherlock depuis une semaine, John reste optimiste et confiant, car il sait que c’est dans les habitudes de son ami de disparaître du jour au lendemain avant de réapparaitre avec des infos. Sauf qu’ici, Holmes est retenu prisonnier par Li Mei, veuve d’Alfred Nobel et surtout associée du terrible James Moriarty. Essayant d’en savoir plus sur les raisons qui font que sa geôlière le retient captif au lieu de l’éliminer, cette dernière lui informe que son maître arrivera dans trois jours. Et ce jour-là, son sort sera bel et bien scellé…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans le tome précédent, les scénaristes Jean-Pierre Pécau et Fred Duval nous proposaient une succulente mise en abîme en mélangeant les ingrédients historiques (la mort de Nobel, les jeunes années de Churchill), des univers littéraires (ceux Doyle et Stevenson principalement) en les liant avec une sauce steampunk contenant des machines mécaniques. Le premier tome était plaisant, mais il souffrait tout de même d’une introduction autour du cas Jekyll-Hyde un peu longuette. Ici, par contre, c’est tout l’inverse ! En effet, cette suite et fin reprend directement dans le vif du sujet en nous montrant une armée de clones de mister Hyde saccageant Londres. Puis l’intrigue continue sur le même tempo en reliant les différentes enquêtes et événements en une seule et vaste opération criminelle que Holmes et consort vont devoir affronter et surtout résoudre. Sans trop en dévoiler, on peut tout de même dire que cette seconde partie est très bonne. Ce qui est plaisant aussi dans ce diptyque (qui pourrait évoluer en série), ce sont les clins d’œil visuels aux œuvres cinématographiques ou encore les répliques directement reprises des romans ou des discours historiques. Aux dessins, Stevan Subic livre une belle partition... sans jamais rivaliser avec Cecil ou Laci qui eux aussi ont œuvrés magnifiquement dans l’univers holmésien. Le dessinateur abuse parfois des zones d’ombre sur les visages, donnant parfois l’impression qu’un personnage s’est fait pousser une barbe entre deux cases. Mis à part cela, l’ensemble est aussi efficace que rythmé. En mélangeant les genres sans jamais s’y noyer, M.O.R.I.A.R.T.Y est donc un diptyque original et plaisant, qu’on aurait plaisir à retrouver dans d'éventuels prochains albums.