L'histoire :
Pour stopper le voleur aux cent visages, Sherlock Holmes, John Watson et Sigmund Freud doivent attendre que la course en ballon autour du monde reprenne. En effet, le détective conseil a constaté que le malfrat effectuait toujours son méfait la veille du départ de la course. Or pour l’instant, les ballons restant cloués au sol pour cause d’intempérie, ils n’ont pas d’autres choix que d’attendre et patienter… C’est alors qu’ils reçoivent la visite de deux hommes du marché de l’assurance britannique ; le Lloyd’s of London ; concernant les disparitions mystérieuses de cargos depuis plus de trois mois. Grâce à un membre d’équipage qui a réussi à survivre, le Lloyd’s sait désormais que les disparitions ne sont pas liées à des causes naturelles mais à des actes de piraterie. En effet, le survivant du « Gloria Scott » raconte que ce serait l’œuvre du Kraken qui a éliminé tout le monde avant d’emmener le cargo à l’aide de ses multiples tentacules… Sachant pertinemment que ces cargos transportaient du matériel militaire, Holmes essaie d’en savoir plus mais ses clients refusent d’en dévoiler davantage. Leur annonçant qu’il est déjà sur l’affaire du voleur aux cent visages, Sherlock refuse la leur, mais il se rend tout de même directement auprès de son frère Mycroft après leur départ afin d’en savoir plus.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Imaginée par Fred Duval et Jean-Pierre Pécau, cette série propose de mettre en scène le plus célèbre duo d’enquêteurs – Sherlock Holmes et John Watson – dans un univers steampunk mélangeant efficacement fiction et Histoire. Prévue en diptyque, chaque aventure les met aux prises avec le Napoléon du crime, James Moriarty. Pour rappel, dans cette investigation-ci, le duo traque un voleur pouvant changer d’apparence. Il peut ainsi profiter de sa participation à la course en ballon pour commettre des vols d'envergure dans les grandes villes du monde. Dans cette seconde et dernière partie, les détectives se lancent dans une autre enquête – puisque la leur est pour le moment au point mort, tant que la course ne reprendra pas. On se doute cependant que les deux affaires sont liées. Il faudra tout de même patienter jusqu’aux ultimes pages pour découvrir le dénouement de l’ensemble. Plaisante, cette enquête est réussie et originale, puisqu’elle adjoint au duo la participation du docteur Freud, dont la manière de penser est très différente de celle de Holmes. Ce dernier considère en effet les coupables non pas comme des criminels, mais comme des patients que l’on peut soigner. On apprécie aussi l’idée des auteurs d’avoir créé un passif entre Holmes et Moriarty, afin d'expliquer la haine que le détective voue à son ennemi. Bref, c’est particulièrement bien écrit et tout s’articule efficacement. Aux dessins, Gess (Carmen McCallum, Jour J…) offre un ensemble rugueux et anguleux qui tranche nettement avec son prédécesseur (Stevan Subic), mais fait le travail. Une série originale et plaisante à lire.