L'histoire :
Invoqué par un riche industriel pour une nouvelle mission, le démon Maxime Murène sort d’une bouche de métro sous une apparence humaine, avec la ferme intention de ne pas se laisser marcher sur les santiags. Après avoir rejoint son commanditaire dans son salon autour d’un bon whisky, ce dernier lui offre son âme pour que Murène retrouve sa fille. Cependant, Murène opte pour une rémunération plus matérielle : il lui fait signer deux chèques en blanc ! Mais il flaire rapidement que l’affaire n’est pas aussi simple qu’elle y paraît au prime abord. Julie Duras, la disparue, est une V.A.S. : une Vierge en Attente de Sainteté ! De retour au siège des démons, un building anachronique au top de la technologie, Murène tente de fouiller dans les archives mais celles-ci demeurent inaccessibles. Son propre « patron » lui conseille même de laisser tomber l’affaire ! Mais Murène en sait déjà trop : en cherchant dans un dossier médical protégé, il apprend que Julie Duras vient de subir une IVG ! Une intervention un peu étonnante s’agissant d’une jeune vierge…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le synopsis de départ de cette nouvelle série ressemble à un énième cliché naïf de la sempiternelle bataille ange/démons transposée dans notre univers. Pourtant Nicolas Jarry s’essaie, à travers le scénario, à une forme narrative inattendue, bien qu’encore peu convaincante. Une voix off distinguée nous fait partager les pensées de Murène, en adéquation avec la noblesse de sa condition. En parallèle, Jarry fait parler son personnage de façon triviale, aux limites du parodique ! Du coup, il est bien difficile de cerner le ton exact de cette nouvelle série, en raison de cet entre-deux narratif qui va du polar des années cinquante à la pure dérision. De même, les aspects fantastiques de son récit paraissent ridicules, à côté de l’ambiance de polar parfaitement rendue… Via cette époque incertaine, une ville américaine dans les années 50 où l’on utilise les téléphones portables, le graphisme de David Nouhaud a tout pour séduire. Certaines cases sont tout simplement somptueuses (notamment les 3 premières planches)… D’autres sont en revanche plus discutables (l’ange, représenté par un gros black aux traits bizarres)… En fait, les planches atteignent un tel réalisme qu’on se demande dans quelle mesure ce ne sont pas tout simplement des photos retravaillées à l’ordinateur ! Reste que l’atmosphère des années 50 est parfaitement rendue, grâce notamment aux nuances d’une colorisation particulièrement bien choisie. On ne sait que penser de cette série, la dernière page tournée…
