L'histoire :
L’inspecteur Angelo Faustocopi est persuadé que la psychopathe Melissa, qu’il a arrêtée il y a quelques temps, est liée au meurtre d’une jeune femme, Manon. Le mode opératoire est en effet quasi identique : Manon a été retrouvée morte dans sa baignoire, le visage tuméfié, une pointe fichée dans l’œil gauche. Ce qu’Angelo ignore, c’est qu’en réalité Manon a bêtement glissé sur le rebord de sa baignoire et a donc été tout simplement victime d’un accident… Mais il a été jusqu’au bout de son raisonnement et a persuadé sa hiérarchie de laisser Melissa s’échapper pour mieux retrouver son éventuel complice. Dans son évasion, Melissa a créé un véritable carnage : 6 policiers assassinés. Théolonius, un autre flic en concurrence avec Angelo, a pourtant trouvé la clé de l’énigme et lui a démontré la bonne version sur les lieux du crime. Une altercation s’en est suivie et la nuque de Théolonius a malencontreusement heurté l’angle d’un meuble. Angelo a alors maquillé cet accident en meurtre façon Melissa : il a mis son collègue dans la baignoire et a planté une pointe dans son œil. Mais Melissa a pris des clichés de cette scène, à partir d’une planque située en face de la fenêtre de Manon ! Dès lors, plus Angelo va tenter de s’en sortir et de coincer Melissa, plus il va s’enfoncer dans une culpabilité fatale…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Il fallait s’y attendre : ce second (et dernier) épisode ne relève pas le niveau de crédibilité du premier, plutôt nébuleux. Le principe de la chute des dominos, entrainant Angelo Faustocopi dans une spirale infernale, aurait pourtant pu se révéler enthousiasmant si seulement… beaucoup trop de choses ! Tout d’abord, l’enchaînement des évènements n’est pas réaliste une seule seconde. Comment peut-on avoir l’idée de libérer une psychopathe quand on sait de quoi elle est capable ? Comment, en amont, un flic digne de ce nom n’a-t-il pas remarqué qu’il s’agissait d’un accident ? Alexis Laumaillé tente bien de dissimuler ces invraisemblances dans une ambiance graphique un peu bizarre, s’appuyant pour y parvenir sur la folie de Melissa. Ainsi, à travers son regard dément, il est tout à fait normal de la voir discuter de manière schizophrène avec un chevalier en armure et un chat violet coupé en tranches, dont les morceaux flottent un peu partout dans la pièce (avec des éléments du papier-peint…). Etant donné que Laumaillé raccroche vaguement cette folie au monde parallèle d’Alice au pays des merveilles, Angelo est donc logiquement vu comme un petit lapin blanc. A partir de là, comme tout n’est que folie, on peut se permettre tout et n’importe quoi. Notamment des dialogues sonnant terriblement faux et une psychologie de personnages tout aussi douteuse… Bref, ce diptyque n’est pas vraiment convaincant, à part le graphisme en progression. Le dessin tourmenté, parfaitement adapté à la folie de l’héroïne, est agrémenté d’une mise en couleurs décalée, souvent surexposée à la lumière, ce qui renforce le sentiment de malaise permanent. Malheureusement, c’est bien maigre pour sauver l’ensemble…