L'histoire :
2136. On s'apprête à fêter l'Aïd el-Kebir dans cette partie de l'est Algérien. L'IA forte néoquantique responsable de l'élevage est fière d'annoncer à son maître éleveur, que cette année, il y a moins de 2% de pertes dans le troupeau de moutons. Cela fera en tout 4800 têtes à maturité pour le sacrifice traditionnel. Cependant, quand le fermier et son robot-assistant arrivent à la bergerie, tout est étrangement calme : pas un bêlement ne vient troubler le silence du désert Saharien. Quand ils ouvrent la porte, c'est pour découvrir les bergers Turing, un couteau à la main, venant d'égorger l'ensemble du troupeau. Une querelle s'engage entre l'IA néoquantique et les Turing. Il apparaît finalement que l'ordre venait de l'unité néoquantique et que ce n'était pas une erreur… Le message est clair : les Turing doivent être discrédités avant de disparaître. Pour avoir été témoin de ce début de guerre entre deux classes d'Intelligence Artificielle, le fermier est sur le point d'en payer de sa vie. Soudain, un étrange nuage rose envahit la bergerie et s'insinue dans les circuits de toutes les IA qui arrêtent immédiatement toute violence. Parlant au travers de l'interface d'une des IA, une nouvelle entité se dévoile à l'humanité : cette conscience est apparue dans les poussières de nano-pollution. Elle vient en ami prévenir les humains que la guerre totale entre les mondes est venue et que l'apocalypse est proche : il faut fuir !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce troisième tome clôt cet incroyable triptyque de SF avec brio. Le duo Philippe Duval & Philippe Ogaki a décidemment incroyablement fonctionné. Duval est loin d'en être à son coup d'essai… mais il propose une fois encore ici un scénario d'excellente facture. En seulement trois tomes, il réussit habilement à transcrire une histoire passionnante, complexe, avec une vraie fin réussie. Il faut souligner ce talent, car dans le 9e art, les fins bâclées et pitoyables sont hélas trop courantes. L’autre grand bonheur de cette série se porte sur la montée en puissance d’Ogaki. Si on reste mitigé sur les personnages, essentiellement esquissés par l'auteur, le reste est carrément bluffant et permet aisément de passer l'éponge sur ces quelques défauts. Après le premier cycle très réussit des Guerriers du silence, Ogaki finit d'assoir sa notoriété en matière de décors. Ses vaisseaux spatiaux et autres machines néo-quantiques sont tout simplement hallucinants et contribuent entièrement à la réussite et à la crédibilité de ce troisième tome. Nul doute que sa griffe sera désormais convoitée par toute série sérieuse en besoin d'engins stellaires futuristes…