L'histoire :
Malec, storyboarder, dessinateur mais aussi blogueur s’installe au Japon avec sa femme, Kirika. Or leur arrivée à Tokyo ne se passe pas comme prévu... Ils prennent alors toute la mesure du fossé qui sépare la culture nippone de la française. Entre recherche d’appartement et situations loufoques du quotidien, ce couple atypique nous entraîne au cœur du Japon, pour le meilleur, comme pour le pire. Les allers-retours entre Paris et Tokyo se multiplient, aussi bien scénaristiquement que physiquement, puisque Malec s’autorise un retour dans sa ville natale, pour le plus grand bonheur de sa mère. Non content de s’amuser de ce choc des cultures, Malec s’attaque également à des sujets plus sérieux comme la politique, l’atrophie du partage au profit de l’individualisme et du matérialisme, ou encore les... hémorroïdes. Le couple franco-coréen ne manque pas de faire référence à la cyberculture en parodiant et reprenant les « mèmes » les plus connus (mème = élément culturel hyper connu répliqué et détourné). Sans oublier les personnages cultes de la bande dessinée japonaise qui en prennent pour leur grade...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le Monde à Malec est la toute première bande dessinée éditée du dessinateur, scénariste et coloriste Alexandre Ulmann. Issu du monde du turbomédia et de l’animation, le jeune artiste possède un blog, une chaîne YouTube et il a même réalisé une visite de son appartement en turbomédia (L’Appart à Malec) pour la sortie de cet album. Cette culture de l’Internet se retrouve tout au long de son œuvre quasi-autobiographique, aussi bien dans les dessins que dans l’ambiance de l’histoire. L’album se présente sous la forme d’enchaînement de courtes histoires s’étalant rarement sur plus de trois pages et mettant en scène Malec et sa femme Kirika. L’histoire manque un peu de cohérence et les transitions entre les différents thèmes abordés (et ils sont nombreux !), pas toujours fluides. Cependant la vocation de cette bande dessinée n’est pas de raconter une histoire, mais plutôt de dévoiler avec humour des parcelles de la vie du héros, ce qu’il fait avec succès. L’auteur possède une connaissance et une compréhension profonde de la société nippone qui sont malheureusement parfois relayées au second plan par un trop-plein d’humour. Le dessin, certes un peu simpliste, reste efficace et sert parfaitement les propos de cette BD. Toujours drôle et jamais méchant, le héros enfile le costume de Super Connard pour donner son point de vue, pas toujours politiquement correct, sur une foultitude de sujets. Finalement le sommaire résume bien cet album : des « trucs rigolos » suivis de « machins drôles » : on y revient avec plaisir.
