L'histoire :
Lors d'un premier rendez-vous, un couple dîne au restaurant. L'homme est gêné car la femme qui est devant lui s'est mise une cuisse de poulet sur la tête sans le faire exprès. Il hésite à lui dire, afin de ne pas l'embarrasser... Il craint aussi de passer pour un homme superficiel, qui s'attache à des détails physiques. De son côté, la femme voit bien qu'il y a une sorte de malaise qui s'est installé. Elle espère juste qu'elle ne s'est pas encore mis une cuisse de poulet sur la tête...
Un papa aide son fiston dans son problème de maths. « Sachant que Paul a quatre billes de plus que Pierre, que Pierre a le double de billes de Sophie, que Sophie à la différence de billes entre Pierre et Paul et que Ranime Akram Dayoub a deux billes de moins que Sophie, selon toi, lequel des quatre va rencontrer le plus difficultés à être régularisé ? »
Au comptoir de son pharmacien, un homme demande un traitement contre quelque chose qu'il prononce en chuchotant, tellement cela le gène : les hémorroïdes. Le pharmacien lui demande de répéter car il n'a pas entendu. L'homme réitère sa demande, en prononçant une fois de plus très bas le mot hémorroïdes. Le pharmacien commence à perdre patience et à s'énerver, car il ne comprend toujours pas. Le soir, au journal télévisé, le présentateur annonce en fait divers qu'un homme a été agressé par un pharmacien alors qu'il voulait quelque chose contre les...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans la lignée de Zaï zaï zaï zaï, Fabcaro continue de torpiller les conventions sociales, la bienséance , la bien-pensance et toutes sortes de réflexes premâchés,à travers ce second opus de gags Open bar. Son dessin reste minimaliste, le véhicule vraiment très secondaire de la recette humoristique et absurde qui fait sa griffe. Il s'agit dans la grande majorité des cas de recopier (mais non photocopier !) la même scène figée, comme décalquée sommairement depuis photo, dans toutes les cases de la planche, en changeant juste les dialogues dans les phylactères. Un aplat de gris vient alors donner de la masse aux personnages inexpressifs et les distinguer de rares décors encore plus suggérés. Non, la vraie plus-value de Fabcaro, c'est cette propension à tourner en dérision toutes nos « mythologies » sociales (au sens barthesien du terme), à mettre des vitres blindées en travers des portes ouvertes à enfoncer, à se moquer des sujets à la mode, tels que : le développement durable, les nouvelles technologies, les métiers inutiles (si vous êtes manager conseil, passez votre chemin...). Fabcaro nous invite ainsi à relativiser sur les powerpoints, le glyphosate, le 1€ de don pour les enfants hospitalisés, les coachs de développement personnel, les médecines alternatives, la crise des migrants, les trottinettes, les box cadeau-week-end, les likes sur Facebook, les violences policières lors des manifs, la bonne éducation, les pianos dans les halls de gares... Et ça fait un bien fou ! Mentions spéciales pour la compétition d'enfilage de housses de couettes, les moyens de concentration lors des relations intimes et la revendication particulière du syndicat des plombiers...