L'histoire :
Paroles sans papiers comprend neuf histoires parmi lesquelles :
- Le drame marocain : Serge est un haut diplômé de Côte d’Ivoire et, de fait, est considéré comme un opposant au pouvoir en place. Obligé de quitter son pays, celui-ci va errer dans le désert jusqu’au Maroc…
- Esclavage ordinaire : envoyée en France par ses parents à l’âge de 13 ans, Mariem, une jeune sénégalaise, va vivre chez sa tante qui va l’exploiter plus que de mesure, comme on le ferait d’un esclave…
- Prostitution sans papiers : Congolaise, Rosalie est arrivée en France avec son frère. Elle s’y fait arnaquer et perd tout son argent. Au pied du mur, la jeune femme se retrouve dans l’obligation de se prostituer…
- Pourquoi la France ? : une mère de famille tchétchène a quitté son pays avec ses trois enfants pour ne plus subir les persécutions de l’armée russe. A leur arrivée en France, un véritable parcours du combattant les attend.
- Survivre sans papiers : Brahim vit depuis huit ans en France. Faute d’avoir rempli sa demande de papiers jusqu’à la date limite, il est devenu un « sans papier » et doit maintenant vivre caché…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Paroles sans papiers est un projet d’Alfred, Michael Le Galli et David Chauvel qui ont voulu faire passer un message différent de celui que les médias généralistes nous donnent des « sans papiers ». On découvre au gré de neuf histoires que le parcours de ces êtres humains est loin d’être facile, souvent « chahuté » par la vie. Quitter son pays n’est pas forcément un choix et c’est ce qu’essaie de nous démontrer ce collectif. Préfacé par Emmanuelle Béart et José Muñoz, ce recueil a la particularité de présenter des histoires vraies, adaptées de témoignages. Chacune est précédée d’une situation plus ou moins pertinente d’hommes politiques ou d’artistes. Au générique de ces nouvelles, on retrouve nombre d’artistes talentueux, dont Brüno ou encore Cyril Pedrosa, qui se sont prêtés à cet exercice délicat. Il y a de véritables réussites parmi toutes, notamment Gipi qui nous dépeint un drame poignant grâce à son style atypique. On ne peut d’ailleurs que féliciter les auteurs car aucune histoire ne connaît de traitement rapide et bâclé. Il est véritablement appréciable que le problème des sans papiers soit montré autrement, ce tome étant très bien documenté (rapport de l’ONU notamment). L’une des véritables qualités de ce Paroles sans papiers est de nous faire réfléchir à notre devenir et de ne pas nous laisser insensible. Pari réussi !