L'histoire :
Les Poules : Quelqu’un a oublié de fermer la cour des poules. Mais c’est le soir, les enfants sont tous rentrés, la nuit est tombée et le vent est glacial. Bien entendu, c’est Poil de Carotte qui doit s’y coller. Sa sœur lui promet de l’éclairer du pas de la porte. Mais au premier courant d’air, elle file dans la maison, laissant Poil de Carotte seul face à la nuit hostile…
Les perdrix : Quand M. Lepic ramène des perdrix à la maison, chaque enfant a son travail à effectuer : Félix doit les inscrire sur une ardoise pendue au mur, Ernestine les plume et les dépouille. Poil de Carotte doit tuer les bêtes blessées. Il doit ce privilège « à la dureté bien connue de son cœur sec ».
Le cauchemar : Quand des amis dorment à la maison, Poil de Carotte doit dormir avec sa mère, dans le grand lit du fond. Son problème, c’est qu’il ronfle. Mme Lepic le fait arrêter avec un moyen bien à elle…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
« Tout le monde ne peut pas être orphelin ». Cet aphorisme de Poil de Carotte résume bien sa vie. Le pauvre garçon est né roux à une époque où on considérait encore que ça portait malheur. Son père est indifférent, sa mère ne l’aime pas, son frère et sa sœur le harcèlent… Jules Renard a écrit ce récit aux contours autobiographiques à la troisième personne. Ici, Corbeyran s’est essayé à réécrire l’histoire à la première personne, et Renaud Collard s’amuse comme un enfant à faire grimacer cette grosse tête moche sous une énorme touffe de cheveux roux. Son trait précis et clair caricature avec grotesque l’ensemble de la famille Lepic, du chien au héros, en passant par les invités. La mère est un modèle de méchanceté, déformée par la haine et la bêtise. Le drame familial, dépeint avec mordant et ironie par Jules Renard, est ici encore allégé, notamment par les couleurs très vives d’Isabelle Rabarot. Pourtant, le format dessert énormément cette tentative sympathique car le mode « à sketche » choisi par Jules Renard est très complet et dresse avec précision le portrait de cette famille modèle. Malgré la bonne volonté et le talent des trois auteurs, il y a quelque chose d’inabouti dans ce Poil de Carotte, que l’on lit malgré tout avec un certain plaisir.
