L'histoire :
Rat vit tranquillement dans une petite maison de ville. Mais on ne peut pas dire qu’il soit très apprécié par sa propriétaire, qui le chasse manu militari lorsqu’elle découvre sa présence. Il tente bien de se rendre utile en faisant le ménage mais, peine perdu, il est jeté hors de la ville, tout en étant traité d’affreux nuisible. Il ère comme une âme en peine, lorsqu’il découvre une étrange contrée : la ville des animaux moches. Là, se trouvent toutes les créatures mal fichues, les pas jolies et les mal aimées : les tarentules, les lamproies, les serpents et autres baudroies qui se lamentent de faire peur. Mais rat refuse de se laisser aller. Il entame une recherche éperdue pour trouver un refuge à chacun, car il en est persuadé : tout le monde a sa place dans le monde. Peu à peu, il y parvient et tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes, s’il n’y avait l’arrivée intempestive d’un chien fort apprêté et au très très mauvais caractère, qui trouve un malin plaisir à tourmenter et moquer les pauvres animaux moches...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après les errances philosophique d’Alphonse Tabouret, c’est avec plaisir que l’on retrouve le duo de Sybilline et Jérôme d’Aviau dans une histoire pour les plus jeunes franchement réjouissante. La mise en scène en noir et blanc, avec les dialogues en bas de page, donne à cet ouvrage un aspect un peu désuet qui fonctionne à merveille avec l’ambiance de conte de l’œuvre. Les dialogues sont savoureux et enlevés. Le dessin de Jérôme d’Aviau a bien évolué depuis sa première œuvre et se révèle ici d’une maîtrise qui force le respect. Quant à la galerie de personnages, ils sont tous plus attachants les uns que les autres, avec une mention spéciale pour la tarentule dépressive qui pleure de ses multiples yeux avec une expressivité impressionnante ; sans oublier la lamproie au sourire étincelant. Rat et les animaux moches est une jolie fable sur les apparences qui peuvent être trompeuses et sur l’acceptation de soi. Une morale salutaire pour ce petit bijou qui doit s’offrir de toute urgence aux petits lecteurs dès 8 ans.