L'histoire :
Cela fait déjà quatre jours que Per Svenson, le tueur aux 92 victimes, s’est évadé. C'était le jour même de son exécution et il court toujours. Pour tout le monde, il ne fait aucun doute que le tueur en série va tenter de tuer Épiphanie Kendricks, la seule survivante de sa série de meurtres perpétrée six ans auparavant. C’est pourquoi deux agents de police de P.Pol sont chez elle 24 heures sur 24, prêts à stopper le criminel. Sur place, les caméras de Pimento TV sont également présentes, prêtes à montrer la tentative de meurtre en direct et ainsi s’assurer un audimat qui explose tous les records. Seulement voilà : rien ne se passe. La chaîne télé perd chaque jour de l’audience face à une concurrente retransmettant une prise d’otages au « Gregory’s hospital ». À chaque otage abattu, Crime network gagne des points au détriment de Pimento TV. Pendant ce temps, un chirurgien esthétique réputé, Karl, reçoit une lettre de son ami d’enfance, Per Svenson. Dans ce courrier écrit un jour avant ce qui devait être son exécution, le jeune homme révèle à son ami les raisons qui l’ont poussé à commettre ces actes ignobles. Quant à Rosko, le flic retraité qui avait mis fin à la barbarie de Svenson six ans plus tôt, il compte bien rester à l’écart de tout cela, cette fois-ci, même s’il craint un dénouement terrible. Il a prévu une soirée romantique pendant laquelle il demandera sa voisine Célia en mariage. Et rien ne lui fera changer ses plans…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Initialement prévu en trois albums, cet incroyable polar d’anticipation se conclut finalement avec ce second tome qui contient pas moins de 120 pages. Une bonne idée tant ce récit est immersif et captivant. Pour rappel, le prolifique Zidrou conte une intrigue à peine fictive, où les chaînes de télévision s'offrent tous les droits dans la course à l’’audience, au mépris de toute considération éthique. Le récit extrêmement rythmé passe du siège de Pimento TV, à la maison de la famille adoptive d’Épiphanie, en passant par chez Rosko ou par le chirurgien esthétique Karl. Tous les mystères et les machinations finissent par se révéler et font littéralement monter l’intrigue en puissance jusqu’à un finale grandiose. En dénonçant des dérives de la société, le scénariste fait mouche à chaque coup. Zidrou se permet même le culot d’attendre la page 50 pour faire apparaître Rosko, qui donne pourtant son titre à la série. Sans en dire davantage, le scénariste propose vraiment un récit captivant, intelligent, dérangeant... Aux dessins de cet indispensable diptyque, Alexeï Kispredilov nous offre des graphismes modernes et dynamiques, rendant parfaitement justice à la qualité du récit. À lire absolument !
