L'histoire :
Victime d’incidents mécaniques, l’astronef de Nävis et Snivel s’éjecte de son cortex hyperspatial dans une zone inconnue du cosmos. Ils s’écrasent sur une planète inconnue, Arr-So, en pleine guérilla. Les Gunjins y livrent courageusement combat à des armées surpuissantes de robots armés, les mekkas, pilotés à distance par une intelligence artificielle. Ce peuple protège les « femelles » en priorité et ne se posent plus de questions depuis longtemps sur les origines de cette guerre. Nävis sympathise avec un soldat blessé, Berdsq. Une fois rendue à leur QG, elle prend alors la mesure de leur société rétrograde : les hommes guerroient, tandis que les femmes, en faible quantité, sont cantonnées aux tâches ménagères. Et quand vient le soir, elles se pomponnent pour être choisies par les héros du jour, pour la survie de leur peuple...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les auteurs surfent tant et si bien sur l’engouement du public pour la série, qu’ils ne prennent plus la peine de creuser l’univers qu’ils ont développé. Nävis, nouvelle coupe de cheveux, les yeux plus verts que jamais, continue son petit tour des sujets de société à la mode. Après s’être frottée au problème des attentats-suicides terroristes, elle s’occupe de l’émancipation de la femme. Dans ce tome, elle est ainsi amenée à laver, éplucher, pouponner, coudre, tricoter, repasser, cuisiner... tous les stéréotypes y passent. On aurait souhaité que Jean-David Morvan (Reality show, La mandiguerre, TDB, Le cycle de Tschaï, Al’togo, Je suis morte...) étoffe l’univers de Sillage. Au lieu d’imaginer de nouveaux mondes, de nouvelles civilisations, il stigmatise les travers de nos sociétés, au dépend d’un space opéra qui piétine. Quand en apprendra t-on plus sur les origines de Nävis, dernière survivante de la race terrienne ? Nonobstant, les dessins de Philippe Buchet sont plus fourmillants de détails que jamais (c’en est même une pathologie !) et sa colorisation est toujours exemplaire. Les fans apprécieront Nävis, en habit début de siècle, un gros gun mitrailleur entre les mains, avec sa moue de colère.