L'histoire :
Jonah Bao, alias Spyder, dirige toujours une unité d’élite du HK3, les services secrets de Hong Kong. Aujourd’hui, son chef Wong Lau lui présente Thom Lee, un ambitieux politicien que beaucoup voient comme le futur maire de la ville… et peut-être futur président. En effet, celui-ci a reçu une mystérieuse vidéo numérique, sur laquelle l’amiral Tsao fait de lourdes révélations post mortem. Il y a quelques jours, cet officier qui s’est depuis lors suicidé, s’est en effet rendu célèbre en donnant l’ordre d’abattre le vol Oceanic 518. Cet avion de ligne civil avait à son bord 214 passagers, et il s’agissait d’éviter que des extrémistes taïwanais ne crashent l’appareil sur la ville. Sur la vidéo, Tsao affirme que la boîte noire retrouvée dans les débris est une contrefaçon et que le réel enregistrement de ce qui s’est produit sera fourni à Thom Lee le lendemain. Il affirme aussi que ce sont des terroristes chinois qui ont détourné l’appareil… Or cette version des faits se trouve corroborée par une autre affaire sur laquelle Spyder et ses acolytes enquêtent. En effet, un cadre bancaire, Scottie Yim, détourne chaque mois de grosses sommes d’argent par le biais d’un discret vers informatique… Cette somme lui sert à payer les soins astronomiques de son amant, Peter Chow, qui se trouve dans le coma depuis une tentative d’assassinat loupée. En effet, quelqu’un cherche à cacher que le jour de l’attentat, Peter devait être le pilote du vol Oceanic 518…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Depuis le tome précédent, l’agent Jonah Bao, alias le Spyder du titre, nous emmène à travers des contingences d’espionnage et d’action, dans une ville de Honk Kong high-tech future, où un contact avec des aliens a eu lieu. Néanmoins, la mission musclée et tarabiscotée qu’il mène est cette fois dénuée d’ingrédient de science-fiction et pourrait fort bien se dérouler dans un contexte contemporain. Il s’agit ici de s’approprier une technologie nouvelle (certes celle des extraterrestres), mais tout le chemin pour y parvenir passe par des jeux de pouvoir entre état et mafia, des contingences très terre à terre, et relativement convenue dans le registre de l’espionnage. Pour les aliens, les innovations et les téléportations, à mi parcours de la série, il faut encore attendre… Surtout, le scénario à tiroir élaboré par Sébastien Latour s’avère particulièrement ardu à suivre, alors que l’espionnage est déjà un genre complexe en soi. Souvent, une voix off soliloque indépendamment des images sur lesquelles elle se calque, pour apporter des explications denses et entortillées. De nombreux allers-retours sont donc nécessaires pour bien piger tous les tenants et les aboutissements de l’intrigue. On se satisfait donc du décorum urbain et léché, assez réussi (par le duo Afif Khaled et Jérôme Lothelier), a contrario du distinguo entre les protagonistes, plus problématique…