L'histoire :
En 1789, quelque part dans les alpages, le comte Ardemal a convoqué en son manoir les 7 clans des surnaturels et le puissant et maléfique archimage Dante. Dans une ambiance délétère, il y est question de l’équilibre des forces entre chacun, et de l’extermination de l’Homme. Un sorcier, Lameth, prône pourtant la cohabitation : les valeurs que l’homme est en train d’initier sont peut-être de nature à faire progresser sa civilisation… De nos jours, pas très loin de cet endroit, Silène, une adolescente handicapée, se rend en taxi vers le nouveau chalet qui lui servira de résidence. Elle y est chaleureusement accueillie par un vieil homme, Lameth, qui lui fait visiter les lieux et lui présente ses nouveaux colocataires. Ils ont tous un petit quelque chose de spécial, Silène ne saurait dire quoi… Mais le feeling passe aussitôt entre tous. La métis Shandra, la gothique Diane, la mystérieuse Johanne, l’athlétique Kahutea qui bondit sur les murs… Aussitôt, une fête en son honneur est décidée et s’organise, tandis que Silène s’installe dans sa chambre. Elle remarque cependant que le premier étage de l’ascenseur semble proscrit aux visiteurs (il y a du sparadrap sur le bouton). Le soir, elle fait la connaissance de deux autres pensionnaires : le colosse intello Youri et le petit Vladimir qui, malgré son apparence d’enfant, serait plus, beaucoup plus âgé. Cependant, il en manque encore un…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Prenez du recul sur l’aspect sucré du résumé : vous êtes ici devant un album estampillé « Jeunesse ». Les éditions Delcourt ne cachent d’ailleurs pas leur ambition pour ces Surnaturels, qu’ils espèrent voir cartonner comme les précédents Légendaires. Dès les premières planches, on constate que les ingrédients sont effectivement tous pensés dans ce sens, qu’ils correspondent aux mœurs et aux attentes des ados. Silène tient un blog, Kahutea exhibe un tatoo tribal, la gothique de service prend les autres de haut, et ils sont d’emblée certains de cohabiter dans une cool-attitude commune. En outre, le manichéisme est de rigueur : l’héroïne est une adolescente toute fragile et délicate, car handicapée, condamnée et néanmoins viscéralement généreuse… Au point que le synopsis présente son humanisme comme son super pouvoir à elle. Autour de ce personnage angélique, les évènements versent volontiers dans le satanique gentillet, avec la sempiternelle et basique lutte entre le Bien et le Mal… Bref, on n’arrive jamais à se débarrasser de l’impression que les auteurs appliquent le résultat d’une étude pour « coller » aux attentes d’une niche marketing, annoncée en outre pour paraître au rythme de 2 albums par an. Si on parvient à tenir à distance ce paramètre mercantile, on suit alors une mise en bouche correctement rythmée et mise en image avec peps, dans une veine proche du manga, avec beaucoup d’effets de lumières et des couleurs acidulées.