L'histoire :
« 9 tigres » est une société secrète chinoise qui, comme toute organisation de cette nature, dispose de nombreux tueurs. L’un d’eux est One O Wan, une jeune femme gracieuse, envoyée à Phuket afin de remplir une nouvelle mission. Sa cible est une vieille femme riche de 90 ans nommée Hsu Yin, dont le repaire protégé par une milice privée se trouve sur une île. L’approche choisie étant la mer, One O Wan s’y rend en jet-ski. Profitant de ses charmes naturels pour détourner l’attention des gardes, la tueuse fait une entrée fracassante dans les lieux et un carnage à elle seule. La vieille femme interrompt alors les hostilités et demande calmement à la tueuse de la suivre. Après une brève passe d’armes, Hsu Yin baisse volontairement sa garde et reçoit un coup mortel de One O Wan. Curieuse de comprendre ce geste suicidaire, la tueuse écoute les dernières paroles de la vieille femme qui lui annonce avoir consigné des révélations dans un ordinateur à proximité. Puis elle meurt dans ses bras. One O Wan apprend alors sur écran qu’Hsu Yin était sa grand-mère et que ses employeurs ont tué sa mère. Un pilote d’hélico lui demande alors de la suivre…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Originellement dessinateur, puis co-directeur du label Série B de Delcourt, puis directeur de sa maison d’édition de produits dérivés (Comix Buro), Olivier Vatine a toujours été un homme très occupé. Pourtant l’auteur revint de temps à autre à son activité première, le temps d’un western (Angela) ou d’une nouvelle érotique (Premières fois). Il n’avait jusqu’alors jamais pu mettre en images l’histoire de ce 9 tigres, jusqu’au jour où il rencontra Jian Yi, auteur de Five colors (chez Xiao Pan) et du Dieu singe (chez Delcourt). Fasciné par le travail du dessinateur chinois, il trouva en lui l’illustrateur parfait pour son scénario. Reconnaissons que ce choix fut particulièrement judicieux, tant l’artiste est orfèvre en matière d’action. Dans ce pilote, les séquences sont intenses et ne manquent jamais de lisibilité. En fait, Vatine a tellement peaufiné son bébé qu’il a lui-même fait le story-board. Le choix des couleurs est lui aussi judicieux, faisant merveilleusement ressortir les traits du dessinateur. Quant à l’histoire, elle déroule avec une efficacité maximum un coup de billard classique, en trois bandes – organisation criminelle, machination et vengeance. On est proche ici du cinéma de Tarantino ou de la série Naja (par Morvan et Bengal). Fort plaisante à découvrir, cette mise en bouche ne se perd pas dans des digressions bavardes et inutiles, mettant l’accent sur l’action et l’ambiance. Les amateurs du genre plébisciteront en masse ce 9 tigres.
