L'histoire :
Juin 1961. Le Général Charles de Gaulle accueille le Président John Fitzgerald Kennedy à Versailles. Profitant de la réception après la rencontre officielle des deux chefs d’état, le Général s’entretient en tête-à-tête avec son homologue américain pour lui confier que la politique menée par JFK suscite de nombreuses oppositions qui pourraient amener certains à vouloir attenter à sa vie. Visiblement conscient de cette menace qui place au-dessus de sa tête, le Président américain fait remarquer au Général qu’il en est de même en France pour son hôte... Dans les jardins du château de Versailles, le Commissaire Marques est appelé en toute hâte. En effet, un homme mystérieux vient d’arriver dans les lieux, mais il refuse de donner son nom et de permettre la fouille de sa Peugeot 403. Très vite, le Commissaire Marques reconnaît Kosta, une de ses vieilles connaissances et un homme de l’ombre à qui il a déjà eu affaire par le passé, lorsque ce dernier s’était acoquiné avec des militaires pour faire trembler le gouvernement. Après quelques minutes, les deux hommes échangent sous les plafonds de Versailles sur les nombreux sujets qui les ont opposés quelques années auparavant. Mais Kosta, l’ancien barbouze, semble en avoir terminé avec tout cela. En effet, celui qui a pour titre de conseiller technique du Premier Ministre pour les questions de sécurité et de renseignement vient apporter sa démission...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Plus de 50 ans après sa mort, la légende du Général de Gaulle est toujours aussi vivace en France, tant l’homme d’Etat a su façonner la République moderne à son idée. Pourtant, il existe encore de nombreuses zones d’ombre sur les décisions politiques de De Gaulle, dont celle de l’indépendance de l’Algérie qui a suscité un extraordinaire émoi dans la société d’alors. Ainsi, le Général a dû faire face à une forte opposition au sein même de ses propres rangs, jusqu’à échapper de justesse à un attentat au Petit Clamart en août 1962… objet du présent scénario signé Simon Treins. En ce qui concerne la partie graphique, le dessinateur Munch fait le job grâce à des portraits ressemblants et des détails qui collent parfaitement aux années 1950 / 1960. Du côté des couleurs, Scarlett a opté pour des teintes chaleureuses, ce qui permet de souligner l’omniprésence de l’Algérie en trame de fond de l’histoire. Ce premier tome de Tuez de Gaulle contextualise plutôt bien cette période trouble de l’indépendance de l’Algérie qui a ébranlé les convictions d’une partie de la société française, au point de la faire basculer dans la violence. Le récit de Simon Treins permet de décoder cette période et d’en apprendre plus sur les tenants et les aboutissants de la politique du Général sous la lorgnette de ses partisans... et de ses opposants.