L'histoire :
Alors que les enfants se chamaillent autour d'elle, Tarikua discute avec le sage du village. Pour éviter que le brouhaha ne monte, elle choisit de les distraire en leur racontant une histoire de bataille, qui est aussi une histoire d’amour. L’histoire commence dans un royaume de l’Afrique ancestrale. Un roi rêvait d’avoir un garçon et il eut une fille. Elle s’appelait Yennega. Malgré tout l’amour qu’il avait pour elle, le roi éleva sa fille comme un garçon. Toute petite déjà, elle accompagnait son père à la chasse. Tant et si bien qu’elle trouva rapidement sa place dans cet univers masculin. Son audace et son courage étaient loués. A 14 ans, elle tua son premier lion, ce qui était un acte héroïque pour n’importe quel guerrier. Devenue adulte, elle intégra l’armée royale et était accueillie par les chefs de tribus comme si c’était un homme. Ses exploits au combat la rendirent célèbre dans toute la région et faisaient la fierté de son père. Le roi étendit son empire. On la surnommait « L’Amazone du roi ». Jusqu’au jour où… lors d’une razzia, son regard se porta sur une jeune maman qui tenait son enfant dans ses bras. Une émotion profonde la parcourut : elle voulait avoir un bébé à elle.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après un conte éthiopien Saba et la plante magique et la récente parution de la série Haïda sur un scénario de Séverine Gauthier, Yann Degruel signe un nouveau conte africain illustré par ses soins. Il est question d’une femme conquérante qui casse les codes d’un monde où le masculin l’emporte sur le féminin. Yennega est une femme libre. Par son audace et son courage, elle choisit devenir l’égal des hommes, mais n’en demeure pas moins une femme, en voulant trouver l’amour et enfanter. Le conte est plaisant à lire mais manque cruellement de double lecture, ce qui fait que cette histoire est parfaite pour être lue à des enfants entre 4 et 6 ans, pas plus. La faute à une intrigue plutôt simpliste. Le trait de Degruel revisite le dessin africain traditionnel avec des pointes d’humour graphiques modernisées et des couleurs chatoyantes en camaïeu. On passe de l’ocre au jaune, du rouge au rose et du vert émeraude au vert clair, en un instant, ce qui offre un plaisir des yeux intégral. Dommage que le scénario ne soit pas du même acabit…
