L'histoire :
Le chevalier errant Gaultier de Châlus arrive dans un village qui vient juste d’être saccagé par des routiers. Dans une bicoque, il est trop tard pour un bougre qui agonise. Gaultier lui donne une boulette de poison pour abréger ses souffrances. Il est alors attaqué par le neveu du malheureux, Artaud, auquel il doit expliquer ses intentions bienveillantes. Gaultier repart avec l’orphelin en croupe de sa monture, avec l’intention de le confier aux moines de l’abbaye la plus proche. Chemin faisant, ils sont alpagués par une jeune femme rousse, vêtue de noble tenue, assise sur un rocher un surplomb. La donzelle demande à ce qu’on la reconduise chez son père, Thomas de Strophade, conte de Malval. Curieux hasard : c’est justement chez ce vieil ami que Gaultier de Châlus se rendait. Ils débarquent ainsi tous trois au castel de Malval, où le conte barbu est en rage. En effet, les enfants des paysans de son domaine disparaissent régulièrement et son bailli est infoutu de trouver le coupable. Thomas accueille Gaultier avec un large sourire… d’apparat. En secret, ce veuf récent a en effet un peu perdu la tête et il craint que Gaultier soit venu pour lui piller son or. Un festin est toutefois organisé en l’honneur de Gaultier. Le chevalier fait ainsi connaissance des deux autres filles du conte de Malval, des rousses toutes très séduisantes et sulfureuses…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le scénariste Philippe Pelaez et le dessinateur Olivier Giraud, réitèrent leur collaboration pour un second tome des médiévales aventures de Gaultier de Châlus, bien loin des insulaires tropiques de la Réunion où ils travaillent. Comme l’indique la couverture, leur chevalier errant se confronte une nouvelle fois à une problématique fantastique telle qu’elle pouvait être fantasmée par nos ancêtres du moyen-âge. Un dossier final propose d’ailleurs un petit bestiaire des créatures de légende insufflées par les diverses mythologies et la religion chrétienne – la crainte du monstre était l’arme de dissuasion massive et de moralisation idéale. Au nombre de trois, les Harpies dont il est cette fois question sont certes issues de la mythologie grecque, mais elles ont surtout été popularisées en Europe centrale et nordique. Elles placent une nouvelle fois notre héros – dont le passé peu reluisant se dévoile un tantinet plus – dans la fâcheuse posture de devoir s’opposer à ceux qu’il aime. Fort correctement rythmé, le récit bénéficie en outre d’un dessin en couleurs directes à la gouache, une technique qui se fait rare, surtout quand elle est aussi réussie ! A vrai dire, ce second volet parait même plus abouti que le premier. Le prochain opus de cette série en cours de bonification devrait nous emmener en terres écossaises… contre le Loch Ness ???