L'histoire :
En 1380, un messager du seigneur Béranger de Saint-Palais vient quérir l’aide de Gaultier de Châlus. Les faits d’armes et le courage de ce chevalier sont en effet célèbres dans tout l’occitan : il a combattu des vouivres, des lézards géants, il est toujours resté fidèle au roi et a sauvé Du Guesclin… Or un loup monstrueux fait des ravages dans la ville de Saint-Palais, attaquant les notables de nuit, dans la ville-même. Gaultier de Châlus commence par refuser, car il est dépressif et blasé depuis la disparition de sa femme et de sa fille. Quelques années auparavant, elles ont en effet toutes deux été utilisées comme appâts par le fourbe Bertrand, son ancien frère d’arme, afin de piéger un poulpe géant. Evidemment, c’est le poulpe qui a eu leur peau… L’intérêt de Gaultier de Châlus pour le mystérieux loup de Saint Palais se réveille néanmoins, lorsque le messager prononce une phrase clé, prononcée à cette intention : « on ne saurait faire une buse d’un épervier ». Le chevalier accepte d’aller jusqu’à Saint Palais où le conseil de ville lui explique la situation. Le loup tue ses victimes très violemment et la nature de ses morsures ne correspondent à aucun animal connu. L’un parle de loup-garou, qui nécessiterait l’usage d’armes en argent…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Avec le premier tome de cette nouvelle série médiévale, le lecteur est immergé dans un moyen-âge tardif tout à fait authentique et probable, mais tout de même situé aux frontières du fantastique. C’est-à-dire qu’à cette époque, vouivres, diables et harpies étaient des espèces probables et redoutées ; les auteurs ont donc pris le parti de donner une existence à ce type de monstres… tout en accordant au lecteur la possibilité d’une lecture cartésienne. « Le bestiaire du Moyen-Âge n’est pas une liste de monstres improbables. Il est l’inventaire des peurs de l’homme médiéval ». Le personnage de Gaultier de Châlus est a priori un chevalier fictif, il incarne ici magnifiquement le rôle du héros vertueux, mais aussi celui de l’enquêteur blasé. Dans ce premier opus, c’est baigné dans des ambiances frissonnantes et livré à des scènes d’action inhérentes au registre, qu’il résoudra l’énigme de ce « loup-garou » qui terrorise la ville basque de Saint-Palais, une étape importante vers Compostelle. Les auteurs Philippe Paleaz et Olivier Giraud ne sont pourtant pas tarnais, mais réunionnais. Entièrement réalisé à la peinture, le dessin de Giraud (un sacré patronyme, pour le 9ème art !) vaut le détour et prouve un gros investissement artistique. Quatre tomes sont d’ores et déjà écrits pour la série… mais comme souvent, le succès des premiers opus présidera logiquement à leur réalisation.
