L'histoire :
Le soir venu, dans un troquet de Madagascar, Philou le lémurien ramène sa fraise auprès de trois humains en train de boire un coup. La patronne lui demande illico d’arrêter de foutre le bordel comme l’autre soir. Philou se défend et profite de l’occasion pour demander aux humains de se détendre. Il n’est en rien responsable des problèmes économiques du pays. Un des trois, prof de math à la retraite, trouve inadmissible son comportement. Son statut d’intouchable n’est pas une raison pour qu’il puisse tout se permette. Philou connait parfaitement ses trois interlocuteurs et il se permet de leur dresser le portrait à chacun. Un portrait pas très reluisant, d’ailleurs, qui leur met les nerfs. Les trois humains se mettent alors à taper sur la tête à ce lémurien au statut protégé. De retour chez lui, la bosse sur la tête, Philou raconte à sa compagne Mimi ses péripéties face aux trois humains du troquet. Et dire qu'ils font soi-disant partie d'un peuple pacifique…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans cette BD plutôt amusante, les auteurs malgaches Farahaingo et Calinosophe mettent en scène un personnage animalier, un lémurien nommé Philou. On suit ici les péripéties de ce lémurien au statut privilégié, car il appartient à une espèce endémique ultra-protégée, qui observe la société humaine Malagasy et ne se gêne pas pour leur rentrer dans le lard. Au travers de ce personnage iconique, les auteurs dressent un portrait précis de leur société malgache sous couvert d’humour incisif. L’album est une suite d’histoires courtes de plusieurs planches, dont le dessin met l’accent avant tout sur les personnages. Les décors sont peu (voire pas) existants et c’est dommage car le cadre de vie du malgache mériterait d’être plus dévoilé. Néanmoins, on se rattrape avec les nombreux malgaches mis en scène de façon amusante ou caricaturale. Le dessin dynamique et l’exagération des traits des protagonistes accentuent à la fois l'humour et accordent une griffe narrative propre et originale aux auteurs. Ce premier album, sur fond de satyre sociale, pointe avant tout les défauts des humains où qu’ils soient dans le monde.